Interventions sur "toxicomane"

58 interventions trouvées.

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaBernard Debré :

 « Dans ces conditions pourquoi serais-je allé suivre un parcours de désintoxication ? » C’est cela qui me gêne profondément. Si vous aviez raison, je serais cent fois d’accord avec vous, parce que, en tant que député, mais aussi en tant que médecin, je pense qu’il faut tout faire pour venir en aide aux toxicomanes. Le problème c’est ce que je ne crois pas que ce que vous proposez les aidera en rien.

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaNicolas Dhuicq :

J’en viens à un deuxième point. L’amendement de M. Roumegas s’inscrit tout à fait dans la logique de ce texte, madame la ministre, dont il manifeste la faiblesse. De toute manière, chaque fois que vous légaliserez un produit, je le redis ici solennellement, le toxicomane emploiera tout son génie – même si c’est un génie de mort – à trouver un autre produit illicite, parce que son rôle est de transgresser les interdits majeurs de la société. Vous avez, j’ose le dire, une vision profondément bourgeoise de la civilisation et de la société : une société uniforme, sans bruit, sans différence, où tous pensent de la même façon, où tout est calme. Dormez tranquillement,...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaBernard Debré :

...us avez vous-même reconnu que ces produits pouvaient être totalement frelatés, avec le risque de provoquer des accidents extrêmement graves ? En outre, ils sont quelquefois additionnés les uns aux autres. S’ajoutant à cela la facilité avec laquelle on consomme désormais ces nouvelles drogues, par injection et par ingestion, on assiste à des catastrophes invraisemblables. Comment saura-t-on qu’un toxicomane fréquentant une salle de shoot ne consommera que les produits qu’il s’y injectera ? Est-ce qu’il ne va pas prendre d’autres produits à la sortie ? Le LSD, pardonnez-moi, mais c’est du passé, ça n’existe plus. Ça existait au Moyen Âge, sous le nom de bal des ardents, si vous voulez tout savoir, puisque c’était l’acide lysergique qu’on voyait quand…

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaBernard Debré :

Maintenant les toxicomanes consomment des produits extrêmement sophistiqués et extrêmement dangereux et qui peuvent être couplés ou coupés. Vous avez donc raison, monsieur Roumegas, de parler de la pureté des produits.

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaYannick Moreau :

Je maintiens, madame la présidente de la commission, que les toxicomanes qui subissent l’enfer de l’addiction sont des malades dépendants que nous devons accompagner vers la guérison. Celle-ci est possible par le sevrage et l’abstinence et sans avoir recours à des produits de substitution : je peux vous emmener visiter des centres où les toxicomanes sont accompagnés sur ce chemin, le seul possible. Il est vrai que les toxicomanes, malades dépendants de la drogue, son...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaNicolas Dhuicq :

Vous allez vous casser les dents sur la réalité du fonctionnement d’une personne toxicomane ! La toxicomanie, c’est autre chose qu’une maladie, c’est un mode de fonctionnement, et un fonctionnement profondément transgressif envers ces limites fondamentales que sont le corps et la mort. Votre projet de loi, animé d’une générosité de surface, va se briser sur ce mode de fonctionnement. Quelle mesure faudra-t-il prendre le jour où vos salles d’intoxication échoueront ? Quelle crédibilité a...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaNicolas Dhuicq :

C’est pourquoi de nombreux alcoologues se sont cassé les dents sur des patients dépendants à l’alcool. Vous avez beau leur montrer des photos abominables de cirrhose, leur expliquer les effets de l’alcool à haute dose sur les artères, cela ne fonctionne pas. C’est la même chose ici ! Ce serait merveilleux, mes chères consoeurs, si l’on pouvait faire arrêter un patient toxicomane en lui montrant les conséquences des toxiques. Mais non ! Notre esprit ne fonctionne pas comme cela. Encore une fois, madame la ministre, votre loi sera un échec parce que, structurellement, vous et votre majorité ne voulez pas entendre ce que nous répétons, à savoir que le mode de fonctionnement d’un patient toxicomane n’est pas le vôtre. Vous aurez beau mettre ce patient en garde, il n’entendr...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJean-Louis Roumegas :

Puisque vous n’admettez pas qu’il puisse exister des lieux où les toxicomanes soient pris en charge de façon sanitaire et où ils puissent être traités…

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaPhilippe Goujon :

... est même inscrit dans notre norme juridique suprême via le préambule de la constitution de 1946, ce qui nous permettra d’ailleurs de déposer un recours devant le Conseil constitutionnel. Ces salles de shoot que vous souhaitez instaurer, non seulement à Paris dans le dixième arrondissement, mais aussi sur toute l’étendue du territoire, cautionnent l’abandon par l’État de l’ambition de guérir les toxicomanes de leur addiction, car même les publics auxquels elles sont destinées, c’est-à-dire les quelques centaines ou quelques milliers d’usagers problématiques de drogues, les fréquenteront peu, parce qu’ils ne veulent pas être fichés et qu’ils ont beaucoup de mal à aller dans ce genre de centres. Partout où elles ont été installées, ces salles n’ont pas permis de réduire leur contamination au VIH ou à...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaYannick Moreau :

Nous y voilà, à l’article 9, qui tend à la légalisation et à la généralisation des salles de shoot. Pour ouvrir le débat sur cet article, je voudrais, au nom des cent cinq députés qui ont signé la résolution parlementaire visant à interdire les salles de shoot sur l’ensemble du territoire national, donner la parole aux premiers concernés, et notamment à une toxicomane, Zoé, qui m’a écrit il y a quelques jours et qui plante remarquablement et précisément le décor de nos débats. « Bonjour monsieur le député, je m’appelle Zoé et je suis dépendante. J’ai été toxicomane active pendant plus de quinze ans, mon produit de choix était l’héroïne et mon mode d’administration l’injection. Je tenais vraiment à prendre part au débat en vous exposant mon opinion au sujet de...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJacqueline Fraysse :

...u’il s’agisse de leurs lieux d’implantation ou de leurs modalités de fonctionnement, et des moyens à mettre en oeuvre pour qu’ils soient réellement utiles. Mais il n’est pas davantage question de se voiler la face et de faire comme si le problème de la toxicomanie n’existait pas. L’étude de l’Inserm montre que la recrudescence des overdoses coïncide avec l’apparition d’une nouvelle population de toxicomanes, notamment des jeunes migrants souvent venus d’Europe de l’Est et totalement démunis, mais aussi de jeunes errants en rupture complète avec leurs familles. C’est pour atteindre ces populations très marginalisées que l’Inserm, dans son étude, préconise la mise en place de salles de consommation qui permettraient de les sensibiliser à la réduction des risques, de les accompagner vers une démarche...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaGilles Lurton :

Avec l’article 9, madame la ministre, nous abordons votre proposition d’expérimenter ce que le texte appelle des « centres d’accueil et d’accompagnement à la réduction des risques et des dommages pour usagers de drogues » ou « salles de consommation à moindre risque » – en d’autres termes, des salles de shoot. L’objectif, selon vous, est de permettre aux toxicomanes de consommer leurs propres produits dans de bonnes conditions d’hygiène, en étant supervisés par des personnels de santé. Après les auditions auxquelles j’ai participé, je me suis renseigné sur les pays qui menaient ou avaient mené cette expérience. J’en ai trouvé une dizaine, principalement en Europe. Si l’on y a constaté, en général, une amélioration des conditions sanitaires dans lesquelles ...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaBernard Perrut :

...l’extérieur. Drôle de conception de l’égalité devant la loi. Drôle de conception encore de vouloir expérimenter des salles qui ont montré leurs limites ou qui ont été un échec dans les pays qui sont allés dans ce sens. Par ailleurs, quel sera le coût de ces salles : un million d’euros par an et par salle. Il vaudrait mieux les consacrer à d’autres formes d’accompagnement. Proposons d’aider les toxicomanes dépendants à s’extraire de leurs addictions par l’encouragement des méthodes de sevrage qui ont prouvé leur efficacité, avec le soutien de l’État aux communautés thérapeutiques : un modèle connu dans les pays anglo-saxons qui repose sur une méthode innovante, axée sur l’abstinence de tout produit modifiant le comportement et qui permet, sur une période d’accompagnement de deux à trois ans, à deu...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaDino Cinieri :

Il faut dire clairement à nos concitoyens ce qu’est une salle de consommation à moindre risque. C’est un endroit où les toxicomanes apportent leur propre drogue et se font injecter des produits totalement illégaux sous surveillance médicale. Admettre une telle pratique revient à mettre à néant tous les efforts de lutte contre les trafics de drogue engagés depuis un certain nombre d’années. On ne peut pas à la fois dire que l’on combat d’une façon déterminée les trafics de stupéfiants et, en même temps, autoriser que l’on ap...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaVéronique Louwagie :

...agir avec lisibilité et visibilité. Il faut de la cohérence. Vous vous appuyez sur des expériences menées dans d’autres pays : je rappelle que sur six pays ayant tenté l’expérience que vous proposez, trois pays – l’Australie, la Suisse et le Canada – commencent à revenir sur cette idée, voire à y renoncer. Rappelons aussi que l’Allemagne a enregistré une augmentation de plus de 15 % du nombre de toxicomanes. Cette mesure que vous présentez comme étant une mesure de santé publique, de sécurité sanitaire, aura des effets pervers et des conséquences dommageables. Quels en seront les effets pervers ? D’une part, vous donnez un mauvais signal en banalisant par la loi la consommation de drogue. D’autre part, vous introduisez un changement d’orientation de la politique française de lutte contre les toxi...

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJean-Pierre Door :

... pays qui ont mené cette expérience sont peu nombreux et ceux qui l’ont engagée reviennent sur leur décision, car ils doutent de ses résultats. La Suisse a réduit le nombre de sites. Vancouver, contrairement à ce qui a été dit tout à l’heure, commence à douter également et semble prêt à arrêter. Enfin, certaines expériences ont eu des effets délétères comme à Montpellier où il y a eu des décès de toxicomanes en salle de shoot. Enfin, la création de telles salles entraînera des dépenses, Philippe Goujon l’a rappelé : dépenses immobilières, dépenses d’équipements, rémunérations d’équipes. Ces dépenses sont évaluées à un million d’euros, ce qui n’est pas rien, 1,2 million d’euros à Paris pour une salle. Or combien de salles seront ouvertes dans le pays ?

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaSeybah Dagoma :

Tous les députés de cet hémicycle veulent lutter contre la toxicomanie, mais la différence entre nous est une différence d’approche. En effet, la réalité est qu’il y a dans notre pays des toxicomanes marginalisés qui échappent à tous les dispositifs existants et qui se droguent dans des conditions sanitaires déplorables – dans les jardins publics, dans les toilettes publiques, dans les parkings, dans les cages d’escalier ou à proximité des écoles.

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJean-Frédéric Poisson :

La situation que tente de traiter le Gouvernement est compliquée et je comprends bien les différents rappels à l’humilité formulés tout à l’heure par Mme la présidente de la commission et Mme la ministre. Nous n’en avons pas moins une différence d’approche. Tout d’abord, le dispositif que vous voulez mettre en place n’aura aucune efficacité pour la santé des toxicomanes, car il contribue à les maintenir dans leur état : il est difficile de parler de prévention dans ce cas. Deuxièmement, vous semblez ne tenir aucun compte des expériences étrangères. Je suis en effet surpris d’entendre certains de nos collègues affirmer que les expériences menées à l’étranger auraient été concluantes, alors qu’elles sont partout en repli, que certains dispositifs qui étaient ouv...