Intervention de Joël Giraud

Séance en hémicycle du 20 juillet 2016 à 15h00
Questions au gouvernement — Attentat de nice

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJoël Giraud :

Monsieur le Premier ministre, le symbole est fort. L’auteur de l’attaque de Nice, en plein feu d’artifice, qui a écrasé volontairement hommes, femmes, enfants, faisant plus de cent morts et blessés à vie, n’a pas choisi cette cible par hasard. Il a voulu atteindre deux symboles que les salafistes haïssent : la République, parce que « liberté », « égalité » et « fraternité » sont trois mots qui ne peuvent se conjuguer dans la forme d’État que l’État islamique a mise sur pied, qui ne vit que par et pour la terreur ; et la fête, car la haine de la fête, considérée comme une dépravation, est le ressort de leur pensée mortifère.

Au-delà de la nécessaire compassion, qui va aussi à nos trois militaires morts au combat à Benghazi, il faut nous tourner vers les vivants, pour montrer la force et la cohésion de la nation. La violence terroriste cherche à provoquer l’affolement en chacune et chacun, la suspicion généralisée, la surenchère des « y’a qu’à » nourrie du sentiment d’impuissance, la division et la désignation des boucs émissaires. Face à une France au bord de la crise de nerfs, nous devons puiser notre force dans le calme et la confiance.

Nous n’y parviendrons que si nous comprenons que le terrorisme est notre problème à tous. Chacun doit prendre conscience de son devoir : les politiques en faisant preuve de dignité ; et aussi chaque citoyen, en transformant la paranoïa qui le guette en vigilance citoyenne. Cette vigilance organisée dans la société est le seul moyen de maintenir le lien fragilisé entre des concitoyens traumatisés par les attaques à répétition.

L’état d’urgence et sa prorogation étaient nécessaires, mais face à la lutte longue contre le terrorisme, il faudrait désormais inventer une nouvelle forme de société en renouant les liens entre citoyens et nation. En Israël, le risque d’attentat est quasi permanent. Mais la population ne vit pas majoritairement dans l’angoisse, ou du moins sait-elle la gérer car dans ce pays, les trois quarts de la population ont fait leur service militaire. En Suisse, le consensus helvète, dont nous ferions bien de nous inspirer, repose depuis 1848 sur un service national qui n’a cessé d’évoluer.

Monsieur le Premier ministre, comptez-vous redonner à la France le rôle intégrateur d’une forme de service national modernisé, pour prolonger l’impérieuse nécessité d’une éducation citoyenne et civique ?

1 commentaire :

Le 21/07/2016 à 08:54, laïc a dit :

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"l’impérieuse nécessité d’une éducation citoyenne et civique ?"

L'éducation citoyenne et civique, c'est à l'école qu'elle doit se faire, et si à l'école le professeur, notamment en élémentaire, a peur de dire certaines vérités scientifiques qui attentent à la vision du monde des religieux musulmans, ou si en cinquième, dans la présentation de l'islam qu'il fait aux enfant en cours d'histoire, il présente cette religion comme porteuse de lumières et de civilisation, en faisant l'impasse sur les millions de morts innocents qui ont accompagné son funeste développement, on est sûr que l’Éducation nationale aura manqué sa cible, et aura conforté le terrorisme plutôt que de lui faire la guerre en promouvant la vérité historique, sans laquelle il ne peut y avoir de citoyenneté et de civisme républicain.

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