Intervention de Marie-France Monéger-Guyomarc'h

Réunion du 6 septembre 2016 à 15h00
Commission des lois constitutionnelles, de la législation et de l'administration générale de la république

Marie-France Monéger-Guyomarc'h, directrice, cheffe de l'Inspection générale de la police nationale :

Dans ce rapport, nous avons essayé d'être le plus précis possible et n'avons rien voulu cacher.

Quand on utilise un mot, puis un autre, ce n'est pas forcément parce que l'on veut cacher quelque chose : « soutenu » et « renforcé » ont pour nous tout à fait la même signification. Ensuite, s'il n'y a pas de parenthèse donnant des précisions après la mention de la présence de forces mobiles à Avignon, c'est probablement parce que cela nous a échappé. Il n'est pas dans l'éthique de l'IGPN de cacher quoi que ce soit. C'est une erreur que je dois évidemment reconnaître, mais il n'y avait là rien de secret.

Nous avons voulu faire ressortir que la répartition des forces mobiles, dans une période de tension sur les effectifs, est très complexe. Je peux vous assurer que c'est une préoccupation quotidienne au niveau de la DGPN. Si l'on revenait aux temps où l'on pouvait distribuer des forces mobiles à tous ceux qui en faisaient la demande, notre tâche en serait évidemment facilitée ; mais il se trouve qu'il faut faire des choix. C'est de la responsabilité de la DGPN, qui décide en fonction des éléments dont elle dispose, et elle prend cette décision en conscience – selon le terme que vous avez utilisé, monsieur le député. Pour ma part, je pense que les choix qui ont été faits ne sont aucunement scandaleux.

Encore une fois, on peut toujours tout comparer, mais il y a des choses qui ne sont pas comparables. Je rappelle qu'à Nice, après l'Euro 2016, étaient prévus la Prom' Party – quatre soirées pendant l'été –, puis le concert de Rihanna le lendemain du 14 juillet, et le festival de jazz à partir du surlendemain. Effectivement, à un moment donné, il convient de faire des choix.

Vous avez raison, monsieur Popelin : c'est à celui qui organise une festivité de la sécuriser. Mais je reviens à ce que je disais tout à l'heure : il est très difficile de mettre des dispositifs inertes sur la Promenade des Anglais, compte tenu de la configuration des lieux. Où les installer ? A quel niveau ? Deux kilomètres avant ? Au niveau du périmètre « police municipale », ou du périmètre « police nationale » ? Que faire avec toutes ces rues qui débouchent sur la Promenade ? Il faut rappeler que le dispositif n'était pas, comme celui de la fan zone, installé pour quatre semaines, mais pour quelques heures, et qu'entre minuit et une heure du matin la Promenade devait être rendue à la circulation.

Quoi qu'il en soit, en droit, c'est à l'organisateur qu'il appartient de sécuriser la zone, le préfet pouvant éventuellement se substituer à lui s'il considère que les choses ne sont pas faites comme il se doit.

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