Intervention de Manuel Valls

Séance en hémicycle du 28 septembre 2016 à 15h00
Questions au gouvernement — Politique générale du gouvernement

Manuel Valls, Premier ministre :

Je ne vois pas pourquoi, vous que j’ai connu plus modéré, vous venez, ici, interpeller le Président de la République.

Il agit et c’est sous son autorité que Michel Sapin et Christian Eckert ont présenté un projet de loi de finances dont les priorités sont la sécurité et la protection des Français, l’avenir à travers l’école – vous auriez d’ailleurs pu saluer la réussite de la rentrée scolaire –, l’emploi et la formation – la ministre du travail vient de le rappeler – et la baisse de la fiscalité. Mais je comprends que vous soyez gêné par ce que vous avez vous-même approuvé lorsque vous étiez dans la majorité : la hausse de la fiscalité sur les ménages et les entreprises. Et je comprends que vous soyez un peu perdu parmi les propositions des différents candidats à la primaire. Enfin, le ministre de l’économie et des finances l’a rappelé, c’est aussi avec sérieux que nous préparons l’avenir de la France, à travers la maîtrise de la dépense publique et de la dette.

Ce que je souhaite quant à moi, monsieur le président Vigier, c’est que le débat, qui aura lieu ici mais qui aura d’abord lieu devant les Français, et qui est essentiel pour l’avenir de la nation, ne soit pas caricatural. Nous savons que gouverner, c’est difficile, dans un monde qui a changé, qui n’est plus celui de l’après-guerre, avec des changements politiques, des définitions de la droite et de la gauche qui se troublent parfois, et surtout la guerre, la menace terroriste ou le défi des migrations.

Que vous puissiez dire – vous dont je connais le sens de la mesure – que nous n’avons pas traité cette dernière question, alors que nous n’avons pas adopté la même position que l’Allemagne, alors que nous traitons le dossier avec le soutien des maires, comme à Calais – je ne doute pas que le ministre de l’intérieur aura l’occasion d’y revenir –, voilà exactement ce qu’il faut éviter. Sur ces sujets-là, dans un monde troublé, avec les menaces que nous connaissons, avec les défis qu’affronte le pays, ce que j’attends de la majorité comme de l’opposition, c’est une certaine hauteur de vue dans le débat, parce que les Français, devant la double menace du terrorisme et du populisme, méritent autre chose que ce type de questionnement.

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