Intervention de Jean-Philippe Nilor

Réunion du 26 septembre 2016 à 16h00
Commission des affaires sociales

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJean-Philippe Nilor :

Je ne rejette rien en bloc, madame la rapporteure pour avis, et je n'ai aucun mépris pour le travail des uns et des autres. Je suis prêt à m'associer à vos travaux, dont je sais que vous les conduisez dans des conditions délicates. Permettez simplement que j'aie un regard différent – car la différence est source d'enrichissement.

On nous parle de plans de convergence et de politiques qui mettront entre dix et vingt ans pour produire leurs résultats et réduire significativement les écarts – étant entendu que la réduction d'un écart n'est jamais synonyme d'égalité, si tant est que l'égalité soit l'objectif à atteindre à tout prix. Dix à vingt ans, donc : quelle imprécision dans la planification, alors qu'il s'agit précisément de plans ! Je concevrais que l'on nous présente trois ou quatre volets de cinq ans, par exemple, mais un délai de dix ou vingt ans oscille entre le simple et le double. Je demeure ouvert aux réponses qu'apporteront peut-être les rapporteurs, les collègues et les ministres pour me rassurer sur cette question ; en attendant, l'élu de la Martinique que je suis a le droit de se poser ce type de questions.

D'autre part, je constate que les plans de convergence seront pilotés par l'État, et je suis là encore en droit de penser que cela ne va pas dans le sens de la responsabilisation des exécutifs locaux, et que c'est même aller à contre-courant d'une évolution moderne des choses.

J'estime donc – avec vous – que ce texte est encore trop pauvre. Venant de moi, cela semble peut-être blessant, mais il n'est pas insultant de dire qu'il faut enrichir le projet de loi ! Je proposerai d'ailleurs en séance une batterie d'amendements destinés à le muscler et à lui donner la consistance qui lui fait défaut. En d'autres termes, je suis tout à fait disposé à participer pleinement aux travaux, mais je ne me contenterai pas, alors que ce texte nous est présenté en fin de législature, de me réjouir de son arrivée tardive. Ce serait adopter l'attitude de ceux de chez nous qui se contentent des petites miettes qui nous sont offertes de temps à autre. Au contraire, j'estime que chacun – pas seulement les autres, mais nous aussi – doit avoir ses exigences, sa rigueur et ses ambitions.

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