Intervention de Julien Aubert

Réunion du 5 octobre 2016 à 9h30
Commission du développement durable et de l'aménagement du territoire

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJulien Aubert :

Je relève plusieurs paradoxes. Premier paradoxe, vous expliquez que la métropolisation et la concentration n'ont jamais été aussi fortes alors qu'on nous promet, avec l'ubérisation, l'abolition du territoire et des distances. Cela pose une première question : pourquoi ne pas imposer un service public d'accès à Internet ?

Second paradoxe, la décentralisation a été instaurée pour rapprocher l'élu du citoyen et favoriser la participation démocratique. Je constate que les élections locales sont celles qui intéressent le moins les citoyens, celles où ils se défoulent le plus. Peut-être faudrait-il remettre en cause la décentralisation au lieu de vouloir l'amplifier ? (Murmures)

Je ne partage pas votre optimisme sur le fait que la répartition des tâches entre métropole et région permet à cette dernière d'assurer l'équilibre territorial. Il manque dans votre raisonnement un volet électif. La fusion des régions et la métropolisation font que les listes sont dominées par les métropolitains. Lorsque vous devez faire un choix pour supprimer un siège parce que vous avez fusionné deux régions, vous supprimez celui du territoire rural. Dans le processus de décision, on ne retrouve donc pas une représentation territoriale qui permettrait aux territoires ruraux de s'exprimer. Il ne vous aura pas échappé que nombreux sont les membres de cette commission élus de territoires ruraux. Lorsqu'on est métropolitain et riche, on s'intéresse peu à l'aménagement du territoire. (Sourires)

Avec la multiplication des institutions et des collectivités qui se chevauchent, il est bien difficile de savoir qui donne le « la » en matière d'investissements : l'État désargenté, les communes à qui on a coupé les vivres, la région. Je m'inquiète de lire que l'État ne devrait pas investir sur les territoires intermédiaires. Au contraire, l'État doit mener une politique contracyclique. Si les investissements vont vers les métropoles, l'État doit continuer à investir dans ces territoires. Une fois qu'on a supprimé le tribunal, le commissariat, l'hôpital, comme par hasard, les entreprises ne veulent plus investir dans ces territoires déjà marqués par le chômage.

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