Intervention de Jean-Yves le Drian

Réunion du 4 octobre 2016 à 17h00
Commission de la défense nationale et des forces armées

Jean-Yves le Drian, ministre de la Défense :

M. Marty a évoqué la situation en République centrafricaine. Je me rendrai, à la fin du mois, à Bangui, où j'annoncerai la fin de l'opération Sangaris. Toutefois, 300 à 350 personnels sont encore sur place – la déflation se fera progressivement, et nous maintiendrons une veille. Nous avons, du reste, la capacité de rebondir très rapidement à partir de Libreville si, d'aventure, cela était nécessaire. Par ailleurs, la mission EUTM-RCA, dont la création a été décidée par l'Union européenne à notre demande et qui est dirigée par un général français, est chargée de former l'armée centrafricaine ; elle compte au total 170 personnels issus de différents pays européens. J'ajoute que la MINUSCA fonctionne plutôt bien, si on la compare à d'autres missions des Nations unies. Tout cela devrait permettre au président Touadéra, qui est courageux dans les actions qu'il mène, impassible face à certaines menaces et soucieux de rétablir l'État, de disposer d'un appareil sécuritaire. Il est vrai cependant que, pour éviter la restructuration de l'État, un certain nombre de groupes commencent à se livrer à des provocations et à s'affronter, comme ce fut le cas notamment dans le Nord du pays il y a quelques jours. La situation reste donc préoccupante, mais le risque d'un bain de sang, qui nous avait incités à intervenir en décembre 2013, est désormais écarté. Il s'agit de conflits entre groupes armés que le président Touadéra a pour objectif de cantonner et de désarmer. Il en a la volonté et il commence, me semble-t-il, à y consacrer les moyens nécessaires. Je suis donc relativement optimiste sur le long terme, même s'il y aura encore des soubresauts. Je rappelle que le dispositif était important et que nous y avons pris notre part, puisqu'au moins 2 500 de nos hommes y participaient.

En ce qui concerne la formation professionnelle – on a cité le cas des hélicoptères –, les insuffisances constatées s'expliquent notamment, en l'espèce, et c'est rageant, par leur immobilisation. Mais il est vrai qu'il est tout à fait essentiel de disposer de personnels qualifiés.

Quant au report de charges, il s'agit par définition d'un report. L'argent frais est là.

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