Intervention de Frédéric Barbier

Réunion du 18 octobre 2016 à 17h15
Commission des affaires économiques

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaFrédéric Barbier :

Après une baisse de la production de 42 % en douze ans, la production automobile française connaît depuis trois ans une progression de ses ventes. Nos deux constructeurs nationaux ont su relever les défis, en complétant leur offre, en faisant de la montée en gamme et en gagnant de nouvelles parts de marché. L'État stratège a joué son rôle quand il a, dès 2012, participé au redressement du groupe PSA en rentrant au capital, en garantissant un prêt de 7 milliards d'euros à la banque PSA et en permettant le rapprochement avec un autre partenaire automobile.

Nos constructeurs nationaux ont su faire les transformations nécessaires pour regagner en compétitivité et développer les innovations qui les placent à nouveau dans le peloton de tête des constructeurs mondiaux.

On l'a dit, 9 % de la population française travaillent, directement ou indirectement, dans l'industrie automobile. Elle représente un des pans les plus importants de notre économie : 540 000 emplois directs, et au total 2,8 millions de Français travaillent de près ou de loin pour l'automobile. Cette industrie doit encore relever d'autres défis majeurs : les véhicules autonomes, les véhicules connectés, le moteur hybride, hybride rechargeable, électrique ou hydrogène.

Le 18 septembre 2015 éclate l'affaire Volkswagen. Un mois après, Madame Delphine Batho, vous êtes nommée rapporteure de cette mission d'information sur l'offre automobile française, dont l'objectif est de formuler des propositions pour concilier le maintien de l'emploi dans l'industrie automobile, la santé publique et l'environnement. Tout comme l'emploi, l'environnement est en effet au coeur des préoccupations de nos concitoyens et des politiques publiques. Nous devons accompagner ces transformations sans oublier que l'industrie est un bien fragile et que le levier de la fiscalité doit prendre en compte l'impérieuse nécessité de ne pas déstabiliser notre industrie alors qu'elle se redresse progressivement.

Après 128 auditions, 24 déplacements et un travail considérable, vous avez su, Madame la rapporteure, faire les bonnes propositions en matière de fiscalité. Comme vous et de nombreux collègues, je suis intimement convaincu que nous devons résorber, sur un délai long, les différences de fiscalité entre essence et diesel. Ce délai doit être au moins de cinq ans. Les constructeurs ont, par le passé, investi très lourdement pour rendre le moteur diesel performant. Il ne faudrait pas qu'un empressement incompréhensible à réduire les avantages du diesel sur l'essence déstabilise une nouvelle fois une industrie stratégique pour notre pays. Nous sommes plusieurs à avoir déposé des amendements au projet de loi de finances qui vont dans ce sens.

Derrière cette industrie, il y a des femmes et des hommes qui veulent vivre de leur savoir-faire, de leur travail. Nous devons les soutenir et leur garantir une amélioration de leur condition sociale. Ainsi, parmi les 120 propositions du rapport, figure la réduction de la trop grande précarité qui règne au sein de l'industrie automobile. Nos usines connaissent parfois jusqu'à 38 % d'emplois précaires dans la catégorie de production. Vous proposez également, et vous savez que j'y suis fortement attaché, un meilleur encadrement des externalisations qui touchent aujourd'hui violemment ceux qui ont permis le redressement de ce fleuron de l'économie qu'est l'industrie automobile française.

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