Intervention de Michel Issindou

Séance en hémicycle du 27 octobre 2016 à 15h00
Projet de loi de financement de la sécurité sociale pour 2017 — Article 26 et annexe b

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaMichel Issindou :

M. Bernard Accoyer vante à l’excès la réforme de 2010. Nous l’avons combattue, même si nous reconnaissons – nous n’avons pas cessé de le dire et de l’écrire – qu’elle a eu des effets en termes de produit financier, qui étaient sans doute nécessaires. Ce que nous avons contesté, c’est son contenu. Vous avez fait des choses que nous ne pouvons pas accepter, que nous n’acceptons pas : la preuve, nous les avons rectifiées en 2014.

Vous avez voulu nous vendre la prise en charge de la pénibilité, alors que vous avez tout au plus reconnu l’incapacité et l’invalidité, qui n’ont concerné que 3 000 à 4 000 personnes – rien à voir avec ce que nous avons fait, et dont nous sommes plutôt fiers. Nous avons fait un choix de justice. Vous dites que nous n’avons pas touché à l’âge légal, ce qui est vrai, mais nous avons bien pris en compte l’évolution de l’espérance de vie, puisque nous avons allongé progressivement la durée d’assurance pour arriver à 43 annuités en 2035 pour la génération de 1973. Cela nous paraît beaucoup plus juste, et cela permettra à ceux qui ont commencé à travailler très jeunes de partir un peu plus tôt, à l’âge légal qui est aujourd’hui fixé à 62 ans, et aux autres de continuer un peu plus longtemps. On estime que, dans une vingtaine d’années, l’âge de départ moyen se situera autour de 64 ans : le Conseil d’orientation des retraites, le COR, l’a clairement dit.

Alors, ne vous attribuez pas tous le mérite s’agissant de la réforme des retraites. Vous avez fait la vôtre, qui n’était pas la nôtre, et c’est pour cela que nous l’avons combattue avec conviction, la nôtre nous paraissant beaucoup plus juste.

Quant aux comptes généraux, c’est toujours la même histoire : vous nous dites que ces comptes sont insincères, qu’une croissance de 1,5 % est inaccessible, mais j’espère bien que nous l’atteindrons. Nous faisons tout pour, et nous n’en sommes pas très loin ces derniers temps, avec des taux à 1,3 ou 1,4 %. Vous ne pouvez pas nous dire qu’une prévision de 1,5 % est totalement insincère et utopique. Nous espérons que les mesures que nous avons mises en oeuvre, avec cette loi et par le passé, seront bénéfiques.

Cet article 26 ne mérite pas d’être supprimé. Il est au contraire très justement établi et il se rapproche de la réalité. Tous les ans, vous nous racontez la même histoire et, tous les ans, nous vous démontrons le contraire.

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