Intervention de Patrice Verchère

Séance en hémicycle du 2 novembre 2016 à 15h00
Questions au gouvernement — Produits phytosanitaires

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaPatrice Verchère :

Ma question s’adresse à vous, monsieur le Premier ministre.

Alors que le monde agricole vit des crises sans précédent, la réécriture de l’arrêté du 12 septembre 2006 encadrant l’utilisation des produits phytosanitaires fait vivement réagir nos agriculteurs et nos viticulteurs. Dans un contexte économique déjà très difficile, un projet d’arrêté interministériel envisagerait en effet de durcir drastiquement les règles d’utilisation de ces produits.

En l’état actuel, ce projet d’arrêté ne peut que légitimement inquiéter le monde agricole et viticole. Ce texte imposera des contraintes supplémentaires à nos exploitants en étendant les zones de non-traitement. On amputerait ainsi des millions d’hectares de terres cultivables et l’on réduirait significativement notre production agricole et viticole, jusqu’à, peut-être, provoquer la disparition de l’agriculture dans les agglomérations, comme celle de la métropole de Lyon, et sa quasi-disparition dans les secteurs périurbains, comme le département du Rhône.

Pleinement conscients des enjeux de santé publique et environnementaux, nos agriculteurs et nos viticulteurs, en particulier dans le Beaujolais, font depuis longtemps un usage raisonné et raisonnable de ces produits, notamment avec la mise en oeuvre du plan Écophyto 2.

Monsieur le Premier ministre, nos agriculteurs et nos viticulteurs ne peuvent faire les frais d’une idéologie et d’une réglementation punitives qui les fragiliseraient un peu plus face à la concurrence internationale.

Monsieur le Premier ministre, si je vous interpelle sur ce sujet, c’est que la réécriture de cet arrêté semble provoquer des tensions au sein de votre gouvernement.

Monsieur le Premier ministre, même si, comme le dit un de vos ministres, « le patron, jusqu’à nouvel ordre, c’est le Président de la République », vous restez encore, pour le moment, le chef du Gouvernement. À ce titre, vous avez normalement autorité pour mettre fin à ses tensions et imposer un arrêté qui puisse préserver notre agriculture et notre environnement.

Finalement, la question posée par nos agriculteurs est extrêmement simple : Voulons-nous encore produire en France ? Voulons-nous encore produire français ?

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Inscription
ou
Connexion