Intervention de Bernard Cazeneuve

Séance en hémicycle du 2 novembre 2016 à 15h00
Questions au gouvernement — Situation des migrants à paris

Bernard Cazeneuve, ministre de l’intérieur :

Votre question, madame la députée, traduit bien l’ampleur du sujet auquel nous sommes confrontés et l’ampleur de l’action que nous devons mener pour y faire face.

En premier lieu, je veux insister sur la nécessité absolue de lutter résolument – comme nous le faisons – contre toutes les filières de la traite des êtres humains. Ces organisations criminelles promettent un passage vers la Grande-Bretagne ou l’accès à différents dispositifs à des femmes, des hommes, des familles qui n’ont rien en leur soutirant des sommes considérables. Depuis le début de l’année, grâce au travail de la police de l’air et des frontières, nous avons démantelé plus de 250 filières d’immigration irrégulière, soit 30 % de plus qu’en 2015. De la même manière, le contrôle aux frontières rétabli depuis novembre 2015 a permis d’engager une procédure de réadmission pour près de 49 000 migrants en situation irrégulière. C’est dire que nous sommes dans la fermeté à l’égard de ceux qui exploitent la misère humaine pour en faire un commerce abject.

En deuxième lieu, nous voulons assurer l’accueil de ceux qui doivent être accueillis. Vous avez rappelé à juste titre que l’État, qui est en première ligne, a assumé ses responsabilités en procédant depuis juin 2015 à vingt-huit opérations de mise à l’abri qui ont permis de mettre en situation de protection 20 000 personnes vivant dans des campements à Paris. J’ajoute que 93 % de ces personnes relevaient de l’asile en France et sont entrées dans le dispositif national d’asile.

En troisième lieu, la mise en place de cette politique suppose des moyens. Nous avons ainsi doublé le nombre de places en centre d’accueil de demandeurs d’asile – CADA – depuis 2012. La précédente majorité avait créé 2 000 places en CADA, nous en aurons créé 22 000, dix fois plus, pour permettre d’accueillir dignement ceux qui relèvent du statut de réfugié en France. Dans la région parisienne, nous aurons créé 79 centres pour assurer cet accueil.

Ce que je peux vous dire pour conclure, c’est que le démantèlement du camp de Stalingrad interviendra, et qu’il interviendra dans des conditions humaines.

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Inscription
ou
Connexion