Intervention de Jean-David Ciot

Séance en hémicycle du 3 novembre 2016 à 15h00
Projet de loi de finances pour 2017 — Anciens combattants mémoire et liens avec la nation

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJean-David Ciot, rapporteur pour avis de la commission de la défense nationale et des forces armées :

Lors de l’examen en commission élargie du budget de la mission « Anciens combattants, mémoire et liens avec la nation », j’ai pu interroger le Gouvernement sur de nombreux sujets relatifs aux avancées sociales pour le monde combattant, et sur les efforts engagés en matière de politique mémorielle. Monsieur le secrétaire d’État, vous y avez répondu de manière très détaillée et je n’y reviendrai donc pas.

Je souhaite insister plus particulièrement ici, en séance, sur l’ensemble des mesures prises en faveur de nos compatriotes harkis. Le Président de la République a prononcé des paroles très fortes, dans son allocution du 25 septembre 2016, en reconnaissant « les responsabilités des gouvernements français dans l’abandon des Harkis, des massacres de ceux restés en Algérie, et des conditions d’accueil inhumaines des familles transférées dans les camps en France ». Ces mots ont été salués par la communauté, qui les attendait depuis trop longtemps, et permettront, je l’espère, de recoudre nos plaies mémorielles et d’apaiser les souffrances passées.

Mais cet abandon s’est également traduit, dans les faits, par une exclusion historique des Harkis et de leurs enfants des politiques d’égalité des droits et des chances. Dans ma circonscription, à Jouques, il a fallu attendre le milieu des années 1990 pour fermer le camp du Logis d’Anne, véritable ghetto et témoin d’ « une ségrégation au long cours », selon les mots de l’historien Abderahmen Moumen.

Les pouvoirs publics ont donc dû entreprendre un patient travail d’insertion et d’inclusion active dans les domaines de l’accès au logement, à l’éducation, au marché du travail, pour les enfants et petits-enfants de harkis. Souvent, la frustration est au rendez-vous devant un sentiment d’abandon prolongé et d’exclusion durable. Pourtant, ces dernières années, les efforts déployés à travers les différents plans en faveur des Harkis ont été particulièrement importants. Il est important de souligner l’engagement actif de l’État pour remédier aux blessures de l’Histoire. Aussi, monsieur le secrétaire d’État, pouvez-vous rappeler les grandes orientations prises par l’État, que ce budget conforte, en matière de réparation pour la communauté harkie ?

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