Intervention de André Chassaigne

Réunion du 2 novembre 2016 à 10h30
Commission des affaires économiques

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaAndré Chassaigne :

À mon tour, je tiens à saluer le travail de nos collègues qui ont essayé de trouver des solutions, même si je ne suis pas aussi enthousiaste que la plupart des députés de la commission des affaires économiques ou de la commission des affaires européennes.

Les réponses apportées visent en effet à adapter ce que l'Europe nous impose : on ne s'attaque pas de front à la question fondamentale de la politique agricole commune. Cette machine infernale fondée uniquement sur la recherche du prix le plus bas aboutira à la disparition des plus faibles. Pour faire bouger cette politique agricole commune, et ne pas être simplement dans l'accompagnement, il faudrait mettre un grand coup de pied dans la fourmilière et aller bien au-delà des propositions faites ici. Certes, je salue la recherche effrénée de solutions, mais celles-ci ne règlent pas le fond du problème. On parle de la volatilité du marché comme étant la principale menace pour la stabilité du revenu des éleveurs, mais cette volatilité est entretenue par les injonctions de l'aval : les groupes agroalimentaires et de la distribution. Or je ne suis pas sûr que les mesures contenues dans la PPRE s'attaquent vraiment à la domination de ces groupes. Quand on sait que dans le cadre d'une approche mondialisée de la production de lait, les exportations ne représentent que 9 % de la production, on peut se demander si l'on ne pourrait pas mieux rémunérer la production consacrée au marché intérieur. Je sais que c'est compliqué. Certaines propositions sont avancées, tels des tunnels de prix permettant de garantir un revenu pour les premiers volumes de production. Mais au nom de ce libéralisme européen, on abandonne toute autre solution.

La proposition de résolution s'appuie essentiellement sur le lissage des revenus, les instruments financiers et assurantiels privés. Je ne suis pas convaincu qu'il s'agisse bien là de mécanismes de garantie des prix. Bref, je ne m'opposerai pas à cette proposition, mais je ne crois pas qu'elle comporte des mesures suffisamment fortes pour résoudre les problèmes de nos producteurs laitiers.

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