Intervention de Bernard Cazeneuve

Séance en hémicycle du 4 novembre 2016 à 9h30
Projet de loi de finances pour 2017 — Immigration asile et intégration

Bernard Cazeneuve, ministre de l’intérieur :

Ceux qui tiennent ces propos sont irresponsables. Les migrants hébergés dans les centres d’accueil et d’orientation viennent de pays où ils ont été persécutés, qu’il s’agisse des Soudanais du Darfour, des Érythréens, des Syriens ou des Irakiens. À moins que la France renonce totalement à exercer la protection qu’elle doit à ceux qui sont persécutés, il n’y avait aucune raison de ne pas accueillir pour leur accorder une protection ces femmes et ces hommes qui étaient dans la plus grande précarité depuis longtemps.

Je veux donc remercier très chaleureusement les maires qui ont été à la hauteur de la réputation de la France et de sa tradition en matière d’asile. Je veux remercier les associations et les organisations non gouvernementales qui, depuis des années, oeuvrent pour que ces migrants bénéficient de la protection dont ils ont besoin.

Je veux aussi remercier tous ceux qui, dans la plus grande transparence, ont suivi cette opération. Nous avons en effet souhaité que cette opération se fasse sous le contrôle du Défenseur des droits, de la contrôleure générale des lieux de privation de liberté, des journalistes qui ont demandé à être accrédités et d’organisations non gouvernementales comme Amnesty International ou Human Rights Watch.

Je veux, de cette tribune, dire à la préfète du Pas-de-Calais à quel point la dignité de son action et la maîtrise des opérations sous sa conduite et sous mon autorité font d’elle une grande préfète, qui fait honneur à la République. Il est toujours mieux, lorsque l’on exerce une responsabilité publique, de rendre hommage aux préfets plutôt que de les humilier par des propos qui ne contribuent pas à l’élévation de la parole publique.

Enfin, à l’heure où nous discutons ensemble, l’opération de mise à l’abri des migrants du camp de Stalingrad se poursuit et s’achève. Nous en rendrons compte avec la ministre du logement, avec laquelle nous avons travaillé, dans le courant de l’après-midi pour en dresser les conclusions définitives.

Pour conclure, madame la présidente, mesdames et messieurs les députés, ces questions renvoient à l’essentiel, c’est-à-dire à ce qu’est notre pays, aux principes ayant fondé sa culture et sa tradition politiques. Elles nous ramènent également aux désordres du monde et aux obligations qu’ils nous imposent. Le refus de l’instrumentalisation de ces thèmes, d’une part, et la volonté de les traiter dignement, avec un engagement fort pour que les préoccupations humanitaires fassent l’objet de réponses adaptées, d’autre part, ont constitué la feuille de route du Gouvernement français. Ces principes continueront à guider notre action, en dépit de la période électorale qui s’annonce, car il y va de la vérité, de l’exigence éthique et de la responsabilité nationale, au regard de ce que sont l’histoire et la tradition de notre pays.

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