Intervention de Gabriel Serville

Réunion du 27 octobre 2016 à 15h00
Commission élargie : finances - affaires économiques - développement durable - affaires étrangères

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaGabriel Serville :

Après plusieurs années d'hémorragie, les crédits alloués à la Guyane connaissent une accalmie : ils accusent un léger recul de 0,6 %, imputable à la baisse continue des crédits du programme 215 « Conduite de pilotage des politiques de l'agriculture », que peine à compenser l'augmentation des crédits destinés à favoriser l'installation des jeunes agriculteurs.

J'aimerais, monsieur le ministre, vous interroger sur l'Institut karibéen et amazonien de l'élevage (IKARE), dont la situation est critique – ce qui ne laisse rien présager de bon pour les filières d'élevage antillo-guyanaises. En effet, cet institut, qui vient pallier les carences institutionnelles en matière d'appui technique à la filière élevage en Guyane mais aussi aux Antilles, est aujourd'hui en cessation de paiement.

D'une manière générale, les retards de paiement des fonds européens finiront par affamer l'ensemble des techniciens agricoles de Guyane.

Dans un élan destiné à sauvegarder cette cheville ouvrière de la structuration des filières locales, une enveloppe de 1,2 million d'euros a finalement été débloquée par le comité de programmation des fonds européens de la collectivité territoriale de Guyane.

Cependant, afin de mettre en place une solution de préfinancement, l'accord de l'Agence française du développement (AFD) et de l'Agence de services et de paiement (ASP), et donc l'autorisation de votre ministère, sont nécessaires. Or c'est là que cela coince !

Monsieur le ministre, l'agriculture est à un moment charnière de son développement. La situation d'Ikare fait naître l'incompréhension, voire le malaise, chez les producteurs locaux ; les questions sur sa survie se font de plus en plus pressantes.

Quel sort sera réservé à la demande de l'ASP ?

Je remarque d'autre part, monsieur le ministre, que vous avez tout à l'heure fait allusion à l'augmentation de la superficie de la forêt française depuis l'époque des Gaulois. Vous avez tout à fait raison, car depuis, les 8,3 millions d'hectares de forêt du territoire guyanais sont rentrés dans le patrimoine forestier national !

Je regrette enfin que les territoires d'outre-mer ne figurent pas dans le document de présentation des allégements structurels de charges sociales et fiscales que vous nous avez remis aujourd'hui. Je doute que ces territoires n'en aient pas bénéficié : cet oubli crée une grande frustration.

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