Intervention de Catherine Coutelle

Réunion du 2 novembre 2016 à 9h00
Commission élargie : finances - affaires étrangères - lois constitutionnelles

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaCatherine Coutelle :

Monsieur le secrétaire d'État, vous avez assisté en ces lieux, le 5 juillet dernier, à un colloque organisé sur la place des femmes dans l'aide publique au développement. Nous le savons, qu'il y ait davantage de femmes formées, actives et capables de réussir est une chance pour le développement. Or vous aviez souligné que la pauvreté est « fondamentalement sexiste » : 70 % de ceux qui, dans le monde, vivent avec un revenu inférieur à un dollar par jour sont des femmes, et les deux tiers de l'ensemble des adultes analphabètes sont aussi des femmes. Faute de scolarisation, d'accès aux droits sexuels et reproductifs et à la contraception, faute de structures d'accueil, de lutte contre les violences, d'accès aux postes de responsabilité, le développement ne se fera pas de manière harmonieuse et le PIB n'augmentera pas. Comment le Gouvernement orientera-t-il les crédits de l'aide au développement vers le renforcement de l'égalité entre les femmes et les hommes ?

Nous souhaitons que la stratégie « genre et développement » adoptée en 2013 pour la période 2013-2017 soit reconduite, car la boussole de l'égalité est d'une importance capitale. L'AFD signale que si les femmes constituent 43 % de la main d'oeuvre agricole, 10 % sont propriétaires et seules 7 % d'entre elles bénéficient de l'aide au développement. Les objectifs du millénaire ont en partie échoué faute d'avoir insisté sur le renforcement de l'égalité entre les sexes ; les objectifs de développement durable en tiennent compte. Il faut vraiment faire des femmes les principales actrices du changement et avoir pour priorité, comme il est indiqué dans la loi Canfin, que 50 % des projets de développement français aient comme objectif principal ou significatif l'amélioration de l'égalité entre les femmes et les hommes. Je déposerai un amendement relatif aux politiques transversales, visant à rendre plus claire l'orientation de notre aide publique au développement, bilatérale et multilatérale – car je suis de celles et de ceux qui ne sont pas favorables à une politique uniquement dirigée vers l'aide bilatérale.

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