Intervention de Alain Claeys

Séance en hémicycle du 7 novembre 2016 à 16h00
Projet de loi de finances pour 2017 — Mission recherche et enseignement supérieur

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaAlain Claeys, rapporteur spécial de la commission des finances, de l’économie générale et du contrôle budgétaire :

La commission des finances n’a pas examiné cet amendement. Mais comment être contre son principe d’accroître les crédits consacrés à la recherche oncopédiatrique ? Personnellement, lors de l’élaboration du rapport d’information sur les programmes d’investissement d’avenir – les PIA –, présenté en mars 2015 avec Patrick Hetzel, j’ai déploré à plusieurs reprises que ceux-ci ne comportaient pas de volet cancer, lequel entrerait parfaitement dans leurs objectifs d’excellence, même s’il existe, comme vous l’avez rappelé, un plan cancer.

En revanche, je ne peux pas rejoindre votre argumentation sur la réduction des crédits du programme 193 consacré exclusivement à la recherche spatiale, ni du programme 191, dont la majeure partie, soit 153 millions d’euros sur 180, est consacrée à la recherche aérospatiale. Pour m’être particulièrement intéressé à l’espace cette année, en ma qualité de rapporteur spécial, je peux vous dire que la France est actuellement engagée au sein de l’Agence spatiale européenne dans un projet stratégique pour lequel aucun centime du budget proposé au programme 193 n’est de trop.

Il s’agit, grâce au développement du programme Ariane 6, de permettre à l’Europe et à la France de rester compétitives dans le domaine de plus en plus concurrentiel des lanceurs. Ariane 6 devrait permettre de réduire par deux le coût de lancement des satellites. C’est un enjeu majeur pour l’emploi qualifié dans notre pays, notre rayonnement international et, plus régionalement, le développement de la Guyane.

Quant aux crédits du programme 191, ils sont destinés à la recherche aérospatiale du futur, qui a vocation à permettre à notre pays de conserver sa place éminente dans un domaine crucial pour l’avenir. Je suis désolé de ne pouvoir être favorable à votre amendement et vous suggère de le retirer.

Cela étant, le plan cancer ne pourra être efficace sans le développement parallèle d’une recherche fondamentale. Nous devons en discuter très précisément avec le commissariat général à l’investissement. Il est nécessaire de défendre l’excellence – et les investissements d’avenir en sont une voie –, mais s’agissant de ces thématiques, nous devons approfondir le débat.

Il ne faudrait pas que des volets de recherche fondamentale soient ignorés dans les investissements d’avenir. La France, en termes de recherche fondamentale sur le cancer, a des progrès importants à faire. Nous soignons bien, mieux même que dans beaucoup d’autres pays, mais s’agissant de la recherche, des programmes, comme celui que vous évoquez aujourd’hui, mériteraient d’être soutenus et développés.

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