Intervention de Catherine Lemorton

Réunion du 7 novembre 2016 à 21h00
Commission élargie : finances - affaires sociales

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaCatherine Lemorton, présidente :

Je partage les interrogations de mes collègues sur la nouvelle agence nationale de santé publique et sur le décroisement de ses financements. Alors que l'ordonnance d'avril 2016 prévoyait que l'agence serait financée et par l'assurance maladie et par l'État, l'État apparaît désormais comme le seul financeur, d'où mes inquiétudes, qui sont les mêmes que celles d'Alain Ballay, rapporteur du projet de loi portant création de l'Agence nationale de santé publique.Les exonérations accordées aux médecins dans les déserts médicaux, représentent 19 millions d'euros de dépenses fiscales. Cette mesure, adoptée en 2005, concerne 6 850 médecins, installés dans des zones rurales et urbaines. Serait-il possible d'avoir la répartition de ces médecins sur le territoire français, pour que chaque député puisse savoir ce qu'il en est dans sa circonscription ?

Enfin, pour la deuxième fois en cinq ans, la Haute Autorité de santé a estimé que les médicaments anti-Alzheimer ne servaient pas à grand-chose sinon à créer des effets secondaires. J'en suis pour ma part persuadée, tout comme les trois syndicats de médecins signataires des conventions, qui ont publié, le 4 novembre dernier, un communiqué de presse commun appelant leurs adhérents et les médecins libéraux à interrompre la prescription de ces médicaments.

Or, comme en 2011, le Gouvernement temporise et affirme vouloir attendre une alternative en matière d'accompagnement avant de supprimer le remboursement de ces médicaments. Pourtant, j'attire votre attention sur deux chiffres : tandis que nous consacrons, au sein du programme 204, 270 000 euros aux maladies neuro-dégénératives et aux maladies liées au vieillissement, le remboursement des médicaments anti-Alzheimer coûte 130 millions d'euros. Dans ces conditions, je ne pense pas qu'on aide beaucoup les médecins et les soignants à trouver des solutions de substitution à ces médicaments, et il me semble qu'au lieu de dépenser 130 000 millions d'euros pour pas grand-chose, mieux vaudrait faire preuve de courage.

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Inscription
ou
Connexion