Intervention de Myriam El Khomri

Séance en hémicycle du 9 novembre 2016 à 15h00
Projet de loi de finances pour 2017 — Travail et emploi

Myriam El Khomri, ministre du travail, de l’emploi, de la formation professionnelle et du dialogue social :

Madame la députée, je partage bien évidemment votre volonté de développer massivement l’apprentissage et je suis consciente, comme vous tous ici, que c’est une voie qui n’est pas assez valorisée dans notre pays. Mais lorsque l’on compare les chiffres relatifs à l’apprentissage en France et en Allemagne, on oublie de comptabiliser les 700 000 jeunes qui sont inscrits dans des lycées professionnels en France ; or ce système de lycées professionnels n’existe pas en Allemagne. Il faut donc comparer ce qui est comparable.

Néanmoins, il est vrai que les organisations patronales allemandes considèrent l’apprentissage comme un investissement ; je le sais pour les avoir rencontrées et être allée sur place visiter des centres d’apprentis. Dans notre pays, quand on va sur le terrain, on rencontre de nombreux jeunes qui peinent à trouver une entreprise qui accepte de les accueillir en apprentissage. Il y a là une difficulté ; c’est cette réalité qu’il nous faut chercher à améliorer.

À cet égard, le portail de l’alternance, que nous avions créé pour aider à la mobilité, permet une rencontre entre les différents publics et la mise en relation des offres d’emploi et des apprentis en recherche d’emploi. L’aide « TPE jeunes apprentis » a permis une amélioration de la situation dans les très petites entreprises. La reprise dans le secteur du bâtiment va aussi nous aider, car le secteur du bâtiment utilisait beaucoup d’apprentis.

Toutefois, une chose m’inquiète : c’est la situation des apprentis dans les grands groupes. Si leur nombre est en augmentation dans les petites entreprises, il est en effet en recul dans les grands groupes. Pour ne rien vous cacher, j’étais invitée hier soir à un dîner avec les membres de l’Association française des entreprises privées ; ce fut pour moi l’occasion de les interpeller et de leur rappeler leurs responsabilités en la matière.

Vous m’interrogez sur nos relations avec l’éducation nationale et sur les ruptures de contrats. Pour ma part, je considère qu’il n’est pas supportable de dire, au mois de décembre, à un jeune : « Attends septembre prochain pour explorer une nouvelle voie ». C’est pourquoi j’ai défendu, avec ma collègue ministre de l’éducation nationale et avec Clotilde Valter, le projet d’ouvrir à l’apprentissage les titres professionnels du ministère du travail.

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