Intervention de Jean-Noël Carpentier

Séance en hémicycle du 9 novembre 2016 à 21h30
Projet de loi de finances pour 2017 — Enseignement scolaire

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJean-Noël Carpentier :

…mais aussi en facilitant la promotion des enseignants qui s’engagent dans l’éducation prioritaire ou dans des missions particulières.

En définitive, en cinq ans, beaucoup de choses ont été réalisées. Mais c’est vrai, des améliorations doivent encore être faites. Personne ne dit que tout est fini ! Je pense notamment aux inégalités qui persistent dans notre école. La réussite scolaire reste encore trop tributaire de l’origine sociale des élèves. Pour ma part, je pense que l’éducation prioritaire ne peut à elle seule faire face à la persistance des quartiers dits hyperdéfavorisés, que notre société a bien du mal à désenclaver et que certains, à droite, proposent de passer au karcher. Dans ces quartiers, il faut plus d’école, c’est évident, mais il faut aussi plus d’action des pouvoirs publics en matière de logement, de sécurité, d’emploi, de transports.

Enfin, d’une manière plus générale, je pense que notre système scolaire doit abandonner sa structure trop pyramidale pour mieux se réformer. Il devrait ainsi davantage s’ouvrir aux innovations diverses, notamment pédagogiques, qui se mettent en place au niveau local.

L’une des prochaines réformes essentielles serait à coup sûr d’accorder plus de confiance et d’autonomie à tous les acteurs de terrain, qui ne ménagent pas leurs efforts pour la réussite de nos jeunes. Il faut donner aux parents une place plus importante, afin qu’ils soient davantage écoutés et respectés dans le fonctionnement de notre école. De plus, tout en veillant à l’égalité entre les différents territoires, l’État devrait accorder plus d’autonomie aux établissements scolaires et travailler beaucoup plus en partenariat avec les collectivités territoriales.

Madame la ministre, le travail que j’effectue avec quelques collègues dans le cadre du comité de suivi de la refondation de l’école et mon expérience de terrain me donnent la conviction qu’il faudrait rééquilibrer l’administration du ministère de l’éducation nationale en faveur d’une gestion de proximité. Il faut réduire la technocratie dans le ministère et prendre davantage en compte les réalités du terrain. Mieux entendre les aspirations des enseignants et des parents, c’est à coup sûr rendre notre école plus réactive et plus efficace pour la réussite de nos jeunes.

Pour conclure, madame la ministre, vous l’aurez compris, le groupe RRDP émet un avis très positif sur ce budget relatif à l’enseignement scolaire.

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