Intervention de Julie Sommaruga

Séance en hémicycle du 9 novembre 2016 à 21h30
Projet de loi de finances pour 2017 — Enseignement scolaire

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJulie Sommaruga :

Monsieur le président, madame la ministre, monsieur le président de la commission des affaires culturelles et de l’éducation, messieurs les rapporteurs, mes chers collègues, depuis 2012, la mobilisation de l’État pour l’éducation est totale. C’était un engagement fort de la majorité de gauche, une priorité absolue car il fallait à la fois rattraper des années de casse de l’éducation nationale à la suite des 80 000 suppressions de postes et, en même temps, refonder l’école de la République.

Pour cela, le budget de l’enseignement scolaire est en augmentation permanente : après avoir progressé de près de 8 milliards d’euros sur ces cinq dernières années, il est même redevenu le premier budget de l’État en 2015. Le budget 2017, en hausse de 3 milliards d’euros, illustre parfaitement la volonté de ce gouvernement de poursuivre la mobilisation indispensable pour la réussite de tous les élèves et pour améliorer les conditions de travail de nos enseignants.

Tout d’abord, ce budget confirme l’augmentation du nombre de personnels dans l’éducation nationale : 11 662 postes supplémentaires sont créés. Cela représente 9 711 enseignants, 1 351 accompagnants des élèves en situation de handicap et 600 agents de santé, sociaux ou administratifs.

Oui, notre engagement de créer 60 000 postes supplémentaires est tenu : c’est, de ce point de vue, une rupture totale avec la droite, une rupture non seulement avec la politique de suppressions massives de postes qu’elle a orchestrée pendant des années lorsqu’elle était au pouvoir, mais également avec les programmes actuellement proposés par ses candidats, qui, s’ils étaient un jour appliqués, entraîneraient une nouvelle réduction des effectifs.

Ensuite, les personnels sont mieux formés car assurer la réussite de nos élèves implique de doter les enseignants d’une formation initiale et continue de qualité. Voilà pourquoi nous avons recréé, en 2013, la formation des enseignants qui avait été supprimée par l’ancienne majorité. Nous avons en outre la volonté d’améliorer la formation continue : 100 millions supplémentaires sont prévus à cet égard au budget 2017.

Les personnels sont également mieux rémunérés puisque le budget 2017 intègre la première étape du protocole « Parcours professionnels, carrières et rémunérations ». Ces mesures sont indispensables, madame la ministre, car nous souffrons depuis plusieurs années d’une dévalorisation du métier d’enseignant. Celle-ci s’est traduite par une baisse de l’attractivité du métier et donc, dans certains territoires, par un nombre de places au concours supérieur au nombre de candidats. Cette difficulté a eu des conséquences, par exemple sur les remplacements des enseignants absents.

À ce sujet, je tiens à saluer le plan que vous venez de présenter pour pallier ces difficultés au maximum. Je remercie également notre collègue Pascal Demarthe, qui a très bien détaillé dans son rapport toutes les mesures prises par votre ministère pour valoriser ce beau métier. Nous pouvons d’ailleurs nous féliciter de voir que les efforts entrepris pour redonner envie de devenir enseignant portent leurs fruits : le nombre d’inscrits au concours a en effet fortement augmenté cette année.

L’effort budgétaire porte également sur le numérique, avec une enveloppe supplémentaire de 281 millions d’euros. Sont également prévus 338 millions d’euros pour les réseaux REP et REP+, 373 millions d’euros pour soutenir les communes dans le développement des activités périscolaires, 16 millions d’euros pour l’apprentissage et plus de 68 millions d’euros pour lutter contre le décrochage scolaire.

Je souhaite par ailleurs insister sur une mesure essentielle de ce budget qui concerne la scolarisation des élèves les plus fragiles. Le budget pour 2017 est placé sous le signe de la lutte contre la pauvreté : 12 millions d’euros sont ainsi consacrés aux fonds sociaux, dont la dotation a augmenté de 85 % depuis 2012, alors que la droite l’avait diminuée de 50 % entre 2005 et 2012. À cette augmentation s’ajoutent d’autres mesures : l’aide à la recherche d’un premier emploi, l’augmentation des bourses des lycéens, la mise en place d’une prime de reprise d’études de 600 euros.

Pour conclure, avec ce budget, nous poursuivons sans relâche nos efforts pour refonder l’école de la République. C’est pourquoi, bien évidemment, les députés du groupe socialiste, écologique et républicain le voteront sans aucune hésitation et avec conviction. Et à celles et ceux qui, sur ces bancs ou en dehors, se demandent pourquoi nous investissons autant dans l’éducation de nos enfants ou, pire, proposent de réduire les moyens qui lui sont alloués, je leur rappellerai cette phrase de Nelson Mandela : « L’éducation est l’arme la plus puissante qu’on puisse utiliser pour changer le monde. »

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