Intervention de Najat Vallaud-Belkacem

Séance en hémicycle du 9 novembre 2016 à 21h30
Projet de loi de finances pour 2017 — Mission enseignement scolaire

Najat Vallaud-Belkacem, ministre de l’éducation nationale, de l’enseignement supérieur et de la recherche :

…avec l’idée qu’il est impossible d’amener tous les enfants de France jusqu’à la fin de la scolarité obligatoire et qu’il convient de les orienter, de les trier, de les sélectionner plus précocement. Vous savez bien que c’est ce qui ressort des débats actuels. J’ose espérer que vous n’êtes pas d’accord mais je constate que, même sur cette question du socle commun, l’ambition a été revue à la baisse. Ces débats sont terriblement tristes.

En tout cas, je n’ai pas l’impression que nous ayons sabré quoi que ce soit pour le plaisir de sabrer, de nous montrer idéologues ou sectaires. Je vous donne un second exemple : considérant que la réforme des lycées conduite en 2010 n’avait pas bénéficié d’assez de temps pour produire vraiment ses effets et donc pour qu’il soit possible d’en juger, je l’ai laissée se poursuivre alors même que, comme vous le savez, j’étais très sollicitée par tous les acteurs de la communauté éducative pour revenir dessus.

Si d’aventure une alternance devait avoir lieu, j’espère que votre attitude serait la même à l’égard de la réforme du collège, laquelle a aussi besoin de temps. Sur ces sujets, il faut être un peu sérieux.

Pour le reste, vous demandez la rédaction d’un rapport sur la gestion des ressources humaines dans l’éducation nationale. Je vous renvoie à un document existant, le bilan social annuel établi par le ministère – auquel, d’ailleurs, est désormais joint un rapport de situation comparée relatif à l’égalité entre les femmes et les hommes. Vous y trouverez toutes les données dont vous aurez besoin. Si vous voulez aller plus loin, la Cour des comptes a publié, en 2012 puis en 2013, des rapports sur la gestion des ressources humaines des personnels de l’éducation nationale. Bref, je pense que vous disposez de l’ensemble des éléments nécessaires.

Surtout, la politique de gestion des ressources humaines passe notamment par une formation continue, dont je rappelle, puisque vous avez évoqué cette question, qu’elle est heureusement de retour. Nous parlons beaucoup de la la formation initiale, qui avait disparu ; quant à la formation continue, elle avait tout de même été réduite comme peau de chagrin. Ces deux dernières années, j’ai accru son budget de plus de 40 % – j’en sais quelque chose car les batailles budgétaires ont été très compliquées, très délicates – pour atteindre 100 millions par an.

Sachons reconnaître les progrès accomplis et, surtout, essayons de les poursuivre !

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