Intervention de Jacques Myard

Réunion du 7 novembre 2016 à 16h00
Commission élargie : finances - affaires étrangères - affaires culturelles - affaires économiques

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJacques Myard :

Monsieur le ministre, cela vient d'être souligné par nos rapporteurs, et vous n'en êtes pas le seul coupable car cette tendance n'est pas nouvelle, votre budget consacre une nouvelle fois la descente aux enfers de l'outil diplomatique de la France. Ce budget est en baisse depuis des années, dans l'indifférence quasi-générale, quel que soit le gouvernement en place, alors que c'est celui d'un ministère régalien.

Les crédits de la mission sont à nouveau en baisse, cette année, de 3,068 à 3,028 milliards d'euros. À périmètre constant, cette baisse n'est certes que de 0,84 %, et vous pousserez sans doute un « ouf ! » de soulagement en nous disant que cela aurait pu être pire. Cependant, si l'on raisonne en emplois, on compte 115 nouveaux emplois supprimés pour 2017, ce qui fait un total de 450 emplois disparus depuis 2015. Trop, c'est trop !

On enregistre une baisse de 4,6 % des crédits de fonctionnement des ambassades. Nos ambassadeurs nous le font souvent remarquer. Je me demande s'ils ne vont pas bientôt tendre la sébile : « A votre bon coeur, messieurs-dames ! » Certains d'entre eux m'ont affirmé qu'ils n'avaient plus les moyens d'entretenir le site internet de leur ambassade.

Monsieur le ministre, entendez mon appel ! Vous êtes les yeux et la voix de la France, mais vous risquez de devenir aveugle et muet si les choses continuent ainsi, à un moment où la situation internationale se dégrade. Soyez courageux ! Vous passerez à la postérité en exigeant que la France tienne son rang, et s'en donne les moyens.

Je vous propose quelques pistes.

Assez des utopies européistes ! Le service diplomatique européen est un doublon, une machine à « globish », que la France finance à hauteur de 20 %. Coupez-lui les crédits, et vous récupérez d'un seul coup 160 millions d'euros !

Exigez de Bercy le retour intégral du produit des ventes à l'étranger ! Il est inadmissible que Bercy se serve au passage lorsque nous effectuons des opérations dans d'autres pays qui nous amènent à perdre parfois des instruments de prestige – d'autant que le ministère des finances n'a pas levé le petit doigt.

Je vous rappelle enfin que l'Allemagne, pays ami, est aussi un véritable concurrent. Dès qu'une information est connue de leur service économique, cela se traduit très souvent par un marché perdu.

Monsieur le ministre, lancez donc un plan Marshall pour passer à la postérité et défendre l'outil diplomatique de la France !

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