Intervention de Sergio Coronado

Séance en hémicycle du 15 novembre 2016 à 21h30
Projet de loi de finances pour 2017 — Mission action extérieure de l'État

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaSergio Coronado :

Nous pensons que l’éducation à l’étranger doit aussi être une priorité. Et il ne s’agit pas, contrairement à ce qu’a semblé suggérer M. le rapporteur, d’une simple défense des intérêts de nos électeurs dont nous sommes naturellement, et c’est heureux, les porte-voix.

Aux dernières nouvelles, un parlementaire est le représentant, le porte-voix de ses électeurs et même, au-delà, de l’ensemble de la nation. Nous ne sommes pas simplement les VRP de la politique gouvernementale, heureusement. Moi, je n’ai pas honte du tout de défendre ici les intérêts de mes électeurs. Je crois que c’est aussi le rôle des parlementaires, et le Gouvernement tend parfois à l’oublier quand il traite des questions budgétaires avec sa majorité.

Cela dit, ce n’est pas une question qui doit intéresser uniquement les parlementaires représentant les Français établis à l’étranger. Il s’agit en effet de la présence de la France, de notre influence, de notre rayonnement. La présence française à l’étranger repose essentiellement, monsieur le ministre, et vous le savez, sur deux grands piliers, le réseau éducatif et le réseau culturel. Ce sont deux réseaux extrêmement importants. Ils sont puissants, reconnus dans le monde entier. Ils nous permettent d’avoir une présence pérenne, là où, parfois, le Gouvernement ne mène aucune politique pensée ou stratégiquement accomplie.

C’est donc une question d’avenir : il s’agit de la présence française dans les années qui viennent. Nous serons encore dans cinquante ou soixante ans une nation dont la langue sera parlée, et ce sera grâce au réseau éducatif et au réseau culturel.

La question n’est donc pas de savoir si les parlementaires représentant les Français de l’étranger font du clientélisme de bas étage en défendant leurs électeurs, mais de savoir comment on pense la présence française à l’étranger dans les années qui viennent.

Par ailleurs, il est vrai que ce sont des établissements d’excellence mais, en raison de l’explosion des frais de scolarité depuis un certain nombre d’années, ils ne sont pas accessibles à tout le monde. Ils ne sont pas accessibles à toutes les familles françaises et ils ne le sont pas non plus à toutes les familles qui, dans les pays où nous sommes, voudraient y scolariser leurs enfants. Sans invoquer Bourdieu, c’est aussi ce qui explique leurs excellents résultats. Les familles qui ont les moyens d’y envoyer leurs enfants ont non seulement un gros capital économique mais aussi un très grand capital culturel.

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