Intervention de Pierre Claver Mbonimpa

Réunion du 16 novembre 2016 à 9h45
Commission des affaires étrangères

Pierre Claver Mbonimpa, président de l'association pour la protection des droits humains et des personnes détenues, APRODH :

Dans les violences commises au Burundi en 1972 et en 1993, la femme était respectée. En 1972, je n'ai pas vu de femmes tuées ; en 1993, peu de femmes ont été victimes, car la femme était respectée.

Dans la crise actuelle, nous avons commencé à voir des femmes victimes ; elles le sont même plus que les hommes. Pour la première fois, des femmes ont été incarcérées, violées, mutilées ; nous en avons de nombreux exemples et photos. Nous demandons à la CPI de poursuivre ces crimes. Aujourd'hui, beaucoup de femmes sont détenues sans être jugées.

Je le dis souvent, pourquoi attaquer la femme à cause de son appartenance ethnique ? Une femme hutue met au monde un enfant tutsi, une femme tutsie met au monde un enfant hutu. La femme n'a pas de race, ni d'ethnie. C'est une femme pour tout le monde. La mère de notre président est tutsie quand lui est hutu. Moi-même, je suis hutu mais ma maman était tutsie. Pourquoi alors attaquer la femme ? Je le condamne. Accuser une femme à raison de son appartenance ethnique est un crime.

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