Intervention de Philippe Duron

Séance en hémicycle du 29 novembre 2016 à 9h30
Questions orales sans débat — Interventions des enseignants en activité physique adaptée

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaPhilippe Duron :

Monsieur le secrétaire d’État, l’Assemblée a voté en lecture définitive, le 17 décembre 2015, l’importante loi de modernisation de notre système de santé, visant à garantir l’accès de tous à des soins de qualité. Son article 144 prévoit que, dans le cadre du parcours de soins des patients atteints d’une affection de longue durée, le médecin traitant, et lui seul, peut prescrire une activité physique adaptée à la pathologie, aux capacités physiques et au risque médical du patient. Ce même article renvoie à un décret les conditions de dispense requises dans les dispositifs de prescription de ces activités physiques adaptées. Mais, à ce jour, ce décret n’est pas encore paru et fait l’objet d’un travail de concertation important.

Monsieur le secrétaire d’État, l’activité physique adaptée – APA –, reconnue dans les établissements de santé ou médico-sociaux, permet de faciliter le quotidien non seulement de personnes atteintes notamment de maladies chroniques et de handicap intellectuel ou moteur, mais également de personnes âgées, qui sont souvent dans l’incapacité de pratiquer seules certaines activités physiques ou sportives. Elle concerne aujourd’hui près de 10 millions de personnes en France.

La supervision de la pratique d’une activité physique adaptée est réalisée par un enseignant en APA, titulaire d’une formation en STAPS – sciences et techniques des activités physiques et sportives – ou d’une filière spécifique, licence ou master en activité physique adaptée et santé. Cela fait une vingtaine d’années que ces enseignants en APA travaillent auprès des patients en affection de longue durée pour leurs projets de soins, s’inscrivant, au-delà de la seule activité sportive, dans une approche collaborative impliquant les autres professionnels de santé, toujours sous la responsabilité médicale.

L’article 144 de la loi se veut donc la traduction législative des engagements pris par le Gouvernement dès 2012 pour développer une politique de « sport-santé » visant non seulement à lutter contre la sédentarité, mais également à répondre à l’insuffisance constatée en France des thérapeutiques non médicamenteuses et à reconnaître la place de l’APA comme traitement complémentaire efficace dans le parcours de soins de nombreuses pathologies.

Or, bien que cette évolution majeure dans notre environnement de soins soit justifiée et élaborée à partir d’expériences de terrain et qu’elle réponde à une logique de travail en réseau avec des équipes pluridisciplinaires, elle fait l’objet d’une concertation difficile avec certains professionnels de santé. L’ordre des masseurs-kinésithérapeutes de même que de nombreux praticiens ont interpellé les parlementaires pour leur faire part de leur inquiétude de voir l’accompagnement des patients les plus fragiles et les moins mobiles réalisé par des professionnels non médicaux.

C’est la raison pour laquelle, monsieur le secrétaire d’État, je souhaite connaître la position du Gouvernement sur cette question ainsi que l’état des négociations actuelles avec les différents intervenants de la santé, de l’université et du sport.

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Inscription
ou
Connexion