Intervention de Jean-Marie le Guen

Séance en hémicycle du 29 novembre 2016 à 9h30
Questions orales sans débat — Financement de l'association trans musicales

Jean-Marie le Guen, secrétaire d’état chargé des relations avec le Parlement :

Monsieur le député, je vous prie de bien vouloir excuser Audrey Azoulay, ministre de la culture et de la communication, qui, n’ayant pu être présente ce matin, m’a chargé de vous répondre.

L’Association Trans Musicales porte un double projet : le festival des Rencontres Trans Musicales, et la gestion d’un lieu de musiques actuelles, l’UBU, labellisé SMAC. Le festival Trans Musicales est singulier dans le paysage festivalier des musiques actuelles sur l’ensemble du territoire, avec un projet clairement orienté « recherche et innovation », présentant une programmation constituée d’artistes émergents. Depuis 2003, l’Association Trans Musicales – ATM – a développé son projet sur une activité d’accompagnement, d’action culturelle et d’éducation artistique – le Jeu de l’ouïe, par exemple – ainsi que sur la mise en valeur du patrimoine des musiques actuelles.

Ce déploiement a été salué et encouragé par tous les partenaires publics. Or, depuis plusieurs années, l’association connaît une difficulté financière structurelle qui la fragilise alors même qu’elle fêtera bientôt ses quarante ans.

Conscient du caractère exceptionnel de ce projet, de son développement et de son importance dans l’ensemble du champ des musiques actuelles, l’État, qui attribue aujourd’hui à ATM 293 000 euros, prévoit de réévaluer progressivement le montant de son soutien. Cet effort a commencé dès 2016, à travers une aide exceptionnelle de 80 000 euros. À partir de 2017, un plan pluriannuel défini en faveur d’ATM doit conduire à renforcer de 300 000 euros en trois ans le niveau des soutiens financiers apportés par le ministère de la culture et de la communication. Ainsi, en trois ans, la contribution de l’État aura doublé.

Cet accroissement des moyens de l’État doit s’inscrire dans la recherche d’un nouvel équilibre entre les différentes activités du festival, refondant le modèle économique d’ATM. Ce travail nécessaire mobilisera, aux côtés des membres de l’association, les services de l’État en lien avec l’Institut du financement du cinéma et des industries culturelles. Ce dossier s’inscrit dans le champ plus large des efforts de l’État en faveur des musiques actuelles, illustrés par le renforcement apporté aux SMAC, qui constituent des outils essentiels pour le développement des carrières des jeunes artistes.

Outre leurs infrastructures consacrées à la diffusion, elles sont également, pour la plupart, dotées de locaux de répétition et de centres documentaires ouverts aux praticiens et aux publics, illustrant un large éventail des musiques populaires : pop, rock, chanson, jazz, musiques traditionnelles, électro et hip hop. Grâce au plan SMAC, on compte aujourd’hui quatre-vingt-dix-sept structures réparties sur l’ensemble du territoire, auxquelles l’État apporte, au total, 12 millions d’euros de subventions, le plancher d’intervention de l’État étant aujourd’hui fixé à 75 000 euros.

Si ce réseau a connu un réel développement au cours des dernières années, il reste cependant encore à le consolider. Les SMAC connaissent en effet deux grands domaines de fragilité : la politique de l’emploi des permanents et la prise de risque artistique. Pour soutenir ces acteurs, il est tout à fait essentiel que l’État s’investisse à plein, comme vous le faites dans cette institution rennaise.

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