Intervention de Carlos Da Silva

Séance en hémicycle du 29 novembre 2016 à 9h30
Questions orales sans débat — Avenir de l'université paris-saclay

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaCarlos Da Silva :

Monsieur le secrétaire d’État en charge de l’enseignement supérieur et de la recherche, permettez-moi de relayer auprès de vous les inquiétudes exprimées par nos concitoyens au sujet de l’université Paris-Saclay, que vous connaissez bien. Le 29 avril dernier, le projet n’a pas convaincu le jury Initiatives d’excellence – IDEX –, qui lui a donné dix-huit mois supplémentaires pour prouver la volonté d’engagement des établissements dans cette nouvelle université.

Il faut rappeler que Paris-Saclay est née de l’idée ambitieuse de faire converger universités, grandes écoles et pôles de recherche au sein d’une même communauté universitaire, de prétendre à un rayonnement scientifique international, de former des chercheurs de haut niveau, de contribuer à la démocratisation d’un enseignement supérieur de grande qualité. L’audace de ce projet fait honneur à la France. C’est aussi une chance pour l’Essonne que d’accueillir en grande partie sur son territoire un pôle majeur du sud francilien, allant de Versailles-Saint-Quentin à Évry.

Beaucoup a déjà été fait. Sur le terrain, les enseignants, les chercheurs, les personnels administratifs se sont tous mobilisés pour aboutir à des rapprochements concrets entre les établissements. Les écoles doctorales ont fusionné, comme 80% des mastères.

Actuellement, les premières cérémonies de remise de diplômes se préparent. Des étudiants vont recevoir pour la première fois des diplômes certifiés de l’université Paris-Saclay.

Dans le même temps, de nombreux obstacles subsistent. La prestigieuse école militaire Polytechnique se désolidarise progressivement. L’université Paris-Sud s’interroge également sur la place qu’elle va occuper dans cet ensemble universitaire. La vérité, c’est que Paris-Saclay souffre des divergences entre les grandes écoles et les universités mais il serait regrettable d’ouvrir à nouveau une brèche entre universités et grandes écoles, entre les grandes universités comme Paris-Sud et celles dites de proximité, de grande couronne comme celle d’Évry, alors que la convergence des deux est au coeur même du projet Paris-Saclay. Le retour à un système à deux vitesses, encouragé par les projets de la droite, serait un très mauvais signal.

Alors que certains menacent de faire marche arrière sans penser aux étudiants, dont le diplôme risque d’être dévalorisé, les blocages s’intensifient au niveau des responsables institutionnels.

Les entreprises du territoire sont inquiètes. Elles arrivent progressivement sur le plateau de Saclay mais sans les financements de l’IDEX le projet ne pourra pas aboutir. Entre ceux qui n’y ont jamais cru, ceux qui n’y croient plus et ceux qui essayent de construire un avenir à Saclay, il y a un besoin urgent de retrouver une ligne cohérente portée par le Gouvernement. Au vu de l’importance de ce projet et de ces enjeux, l’échec n’est pas permis.

Ma question est donc la suivante : quelle ligne compte adopter le Gouvernement face à ce qu’on peut qualifier d’enlisement des négociations avec les établissements et, de manière générale, du projet Paris-Saclay ?

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