Intervention de Sandrine Mazetier

Séance en hémicycle du 13 décembre 2016 à 9h30
Questions orales sans débat — Maternité des bluets

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaSandrine Mazetier :

Madame la secrétaire d’État, nous sommes vous comme moi d’infatigables militantes du droit des femmes à disposer de leur corps et à décider si elles souhaitent et quand elles souhaitent avoir un enfant. Je souhaite exprimer ici aujourd’hui mon inquiétude pour la clinique des Bluets, un établissement de ma circonscription qui a longtemps été emblématique de ces combats.

Les Bluets traversent depuis plusieurs années une importante crise de gestion : pas moins de quatre directions se sont ainsi succédé en cinq ans, et ce sont désormais les équipes médicales, piliers de l’établissement, qui sont conduites à le quitter. À la veille de l’été, le ministère a lancé une inspection. Le rapport de l’IGAS, l’inspection générale des affaires sociales, devait paraître à la mi-octobre ; il n’est toujours pas publié. En septembre dernier, la Haute Autorité de santé a pris une décision rare : elle a retiré à la maternité son accréditation de la maternité après avoir attesté de carences pouvant compromettre la prise en charge des bébés et des patientes de l’est parisien, que celles-ci soient enceintes, cherchent à l’être ou souhaitent interrompre une grossesse non désirée.

Alertée sur cette situation, j’ai écrit le 12 octobre dernier à l’association gestionnaire, qui porte le beau nom d’Ambroise Croizat ; mon courrier n’a reçu aucune réponse à ce jour. Le 19 octobre dernier, l’association s’est engagée dans le cadre d’un protocole avec l’agence régionale de santé à procéder aux recrutements indispensables sans s’ingérer dans l’organisation des soins et des équipes. Il semble que ce protocole n’est, aujourd’hui 13 décembre 2016, pas respecté. La maternité n’a toujours pas de médecin chef, et ce, depuis plusieurs mois.

J’exprime ma solidarité, ici, au personnel de la maternité, du centre de santé, du planning familial, de la maison de naissance CALM – « comme à la maison » –, qui, dans la tourmente, est sous pression, se dévoue sans relâche pour les patientes, les bébés, les pères. Mon devoir est aussi cependant de dire qu’il est inacceptable qu’une gestion défaillante et des conflits interpersonnels étrangers à l’établissement et à la cause des femmes mettent en danger les projets de nombreuses femmes et de nombreux couples.

Madame la secrétaire d’État, la sécurité des soins est-elle encore garantie aux Bluets ?

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Inscription
ou
Connexion