Intervention de Pascal Deguilhem

Séance en hémicycle du 13 décembre 2016 à 9h30
Questions orales sans débat — Démographie médicale en dordogne

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaPascal Deguilhem :

Le vieillissement de la population, celui des praticiens et leurs départs à la retraite non remplacés ainsi que les modifications des pratiques professionnelles, en particulier une évidente préférence pour le salariat au cours des premières années de pratique : ces constats expliquent la désertification médicale. Les disparités territoriales d’accès aux soins persistent et vont s’accroître. Le Gouvernement en a pleinement pris la mesure, comme en attestent les dernières mesures qu’il a prises. C’est pourquoi je ne vous interrogerai pas sur la désertification médicale proprement dite, madame la secrétaire d’État, mais sur la mise en place d’initiatives positives visant à valoriser nos départements et inciter les jeunes médecins à s’y installer. Pour être désenclavés, nos territoires doivent être reconnus comme des bassins de vie. Il faut donc les rendre plus attractifs en améliorant leur visibilité.

À chaque rentrée universitaire, une centaine d’étudiants du département de la Dordogne, où je suis élu, s’inscrivent en Première année commune aux études de santé – PACES – à Bordeaux et surtout à Limoges où le coût de la vie étudiante est moindre. Sur les campus de nos régions, des expérimentations testent la mise en place d’une PACES dotée de nouveaux dispositifs tels que l’enseignement à distance et le tutorat. Les premiers résultats en sont prometteurs et offrent une perspective d’ouverture en 2018 sur le site universitaire de Périgueux. Toutefois, l’ouverture d’une PACES favorisera le développement des formations paramédicales mais ne réglera pas le problème de la désertification médicale.

Une étude récente de l’Observatoire régional de la santé – ORS – d’Alsace atteste que les jeunes médecins s’installent plus volontiers dans le département où ils effectuent leur dernier semestre d’internat. C’est sur ce point que j’appelle l’attention du Gouvernement. Dans le cadre de ses prérogatives, Mme la ministre des affaires sociales et de la santé pourrait-elle augmenter le contingent d’internes exerçant dans les centres hospitaliers ruraux, notamment en Dordogne ? Il importe d’aider les jeunes médecins à préparer leur installation en développant un accompagnement individuel au cours du cursus leur permettant de mûrir un projet professionnel grâce auquel ils seront bien préparés à leur installation en libéral à l’issue de l’internat.

Trop de jeunes médecins déplorent l’absence de formation en la matière. Or, le stage autonome en soins primaires ambulatoires supervisé – SASPAS – constitue pour le jeune médecin un véritable outil d’appréhension des réalités du terrain pour le jeune médecin. Le développement de la formation des encadrants de SASPAS et l’extension de son accessibilité aux étudiants sont donc fondamentaux pour nos territoires. La meilleure voie à emprunter est l’accompagnement de toutes les initiatives positives et réalisables dans nos territoires visant à valoriser cet engagement que constitue la charge de médecin tout en répondant à l’accroissement de la demande de soins. Les jeunes médecins en début d’exercice professionnel précisent que leurs choix d’orientation dépendent de critères professionnels mais aussi personnels. Je demande donc à Mme la ministre des affaires sociales de bien vouloir indiquer autant que faire se peut quel accompagnement visant à la généralisation à l’ensemble de notre territoire de ces initiatives porteuses de succès elle envisage.

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