Intervention de Serge Letchimy

Séance en hémicycle du 14 décembre 2016 à 15h00
Questions au gouvernement — Banque de développement des caraïbes

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaSerge Letchimy :

Madame la ministre des outre-mer, une des grandes avancées de ce quinquennat est d’avoir posé les bases de la reconnaissance de l’importance géographique, géopolitique, écologique et économique des pays d’outre-mer. Le 24 mars à l’Assemblée nationale et le 23 novembre au Sénat, une étape très importante a été franchie : une loi relative à l’action extérieure des collectivités d’outre-mer a été adoptée à l’unanimité. Ce texte permettra aux pays concernés d’agir dans leurs bassins géographiques respectifs : enfin, La Réunion pourra coopérer avec l’Afrique, et la Martinique et la Guadeloupe pourront coopérer avec les Amériques, ce qui n’était pas le cas jusqu’à présent, dans le cadre de ce que j’appelle une « nouvelle diplomatie territoriale ». J’en profite pour remercier l’ensemble des parlementaires, qui, quel que soit leur bord politique, au-delà de tout clivage, ont soutenu ce texte.

Cependant, un long chemin reste à parcourir pour permettre à nos pays d’outre-mer, au coeur de la République, de conjuguer leur savoir-faire, de mobiliser leurs atouts et de libérer leur potentiel. Bien sûr, je connais les limites constitutionnelles d’une telle approche ; nous en avons tenu compte. Cependant, pour donner un sens à une expression très souvent utilisée dans cet hémicycle, « l’outre-mer est une chance pour la France », encore faudrait-il sortir des sentiers battus, reconnaître les potentialités de ces pays et leur ouvrir de nouvelles perspectives de développement. Les isoler des grandes institutions régionales, notamment financières, c’est réduire leur chance de progrès.

Dans ces conditions, madame la ministre, comment comptez-vous mettre en oeuvre l’engagement pris par le Président de la République à Fort-de-France, en 2015, de faire revenir la France au capital de la Banque de développement des Caraïbes ? Sachant que 80 % de la biodiversité et 97 % des surfaces maritimes françaises se trouvent dans ces pays, nous devons prendre conscience et faire prendre conscience qu’ils ne peuvent demeurer systématiquement étrangers à leur propre géographie.

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