Intervention de Jean-Louis Roumegas

Réunion du 14 décembre 2016 à 11h00
Commission des affaires sociales

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJean-Louis Roumegas :

Monsieur Derepas, comme M. Door, je relève votre parcours atypique pour occuper la présidence du conseil d'administration de l'ANSES, ce qui ne suscite chez moi aucun a priori négatif. C'est à l'usage que l'on juge la valeur des dirigeants, et il n'existe pas de parcours obligatoire.

Votre propos nous rassure sur l'indépendance de l'expertise et sur la déontologie, l'Agence ayant une certaine crédibilité en la matière après les crises et les scandales sanitaires que l'on a connus dans le passé. Il faut donc maintenir le cap.

Je copréside le groupe d'étude « Santé environnement » de l'Assemblée nationale et constate que la logique change : avant, on évaluait les risques au cas par cas, alors que nous nous trouvons dorénavant dans des logiques d'ensemble. Ainsi, pour protéger les populations, on doit envisager les problèmes sous un angle global. Il a fallu lutter pendant plusieurs années pour interdire le Bisphénol A – l'application de cette mesure restant difficile –, et on se rend compte maintenant que des dizaines d'autres substances assimilées à des perturbateurs endocriniens sont en circulation. Chacun d'entre nous est exposé à des dizaines de substances, ce qui crée des effets cocktails que mesure de mieux en mieux la recherche scientifique. Comment l'Agence peut-elle évoluer pour prendre en compte ce risque global et protéger efficacement les populations ? Il convient d'appliquer le principe de précaution en diminuant les expositions générales et de ne pas se contenter de gérer les substances les plus dangereuses. Les maladies chroniques progressent, et des personnes de plus en plus jeunes sont atteintes par le cancer ; les seules explications liées au tabac ou à l'alcool ne suffisent plus, car l'on se trouve face à un problème d'exposition globale à des produits toxiques et à des modes de vie dangereux.

L'Agence ne peut pas se contenter d'apporter une expertise aux autorités publiques, car la population a besoin d'informations pour gérer ses modes de consommation. Comment pensez-vous répondre à cette immense attente ?

En Europe, la France se montre en avance dans certains sujets et se trouve freinée voire entravée par une expertise de l'UE qui apparaît souvent soumise aux lobbys.

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