Le fait que la Russie entretienne des relations anciennes et privilégiées avec l'Arménie n'est pas incompatible avec une forme de Realpolitik à l'égard de l'Azerbaïdjan, qui partage une frontière commune avec la Russie. Il n'y a donc pas d'hostilité totale entre Moscou et Bakou, comme en témoigne l'activité de la Russie au sein du groupe de Minsk, où M. Poutine est l'une des principales forces de proposition pour apporter une solution diplomatique au conflit gelé du Haut-Karabagh. Certes, la situation semble déséquilibrée dans la mesure où la Russie possède d'importantes bases militaires en Arménie, mais M. Poutine sait ne pas mettre tous ses oeufs dans le même panier.
De plus, « l'empire poutinien » ne saurait accepter l'implantation croissante de « l'empire d'Erdoğan » dans le Caucase. Cette tendance est encore limitée, mais il est vrai que l'armée turque participe à la formation de certaines unités militaires azerbaïdjanaises. Compte tenu des liens historiques et religieux que la Turquie entretient avec cette région, elle ne peut se permettre de s'en désintéresser.