Intervention de Gilles Lurton

Séance en hémicycle du 21 décembre 2016 à 15h00
Questions au gouvernement — Politique du handicap

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaGilles Lurton :

Ma question s’adresse à Mme la secrétaire d’État chargée des personnes handicapées et de la lutte contre l’exclusion.

Madame la secrétaire d’État, au terme de ce quinquennat, nous sommes en droit de vous interroger sur le bilan de votre politique en faveur du handicap, un bilan dont vous vous déclarez satisfaite dans les instances parisiennes alors que la dure réalité du terrain, dans nos circonscriptions, est tout autre.

Jamais le manque de place dans les établissements spécialisés n’a été aussi criant. Je vous avais alertée sur ce point en octobre 2015. Vous m’aviez répondu que l’accueil en établissement ne devait pas être la seule solution.

Mais aujourd’hui, ce sont plus d’un million de personnes qui sont exclues de la République.

Nous savons tous qu’un enfant handicapé sans solution d’accueil, c’est une famille contrainte de rester à la maison. Et demander à un parent de ne pas travailler, c’est l’installer dans une situation de précarité pour le présent, pour l’avenir et pour sa retraite.

Vous le savez très bien par ailleurs, jamais le nombre de chômeurs en situation de handicap n’a été aussi important. C’est plus d’un million et demi de personnes qui rencontrent les pires difficultés pour trouver le chemin de l’emploi.

Certes, la loi Travail a créé l’emploi accompagné. Mais combien de temps va-t-il falloir attendre les décrets d’application ? Et que dire de la dépense inscrite au budget pour cela ? Au départ, zéro ; puis, sous la pression des parlementaires de tout bord, 5 millions d’euros. Cela ne financera que l’accompagnement de 500 personnes.

Pire encore, quand les personnes handicapées sont accueillies en établissement, leurs avantages, en matière de transport par exemple, sont progressivement rognés pour des raisons financières.

Vous vous contentez du bon déroulement des agendas d’accessibilité programmée, mais combien de dérogations accordées implicitement par les services préfectoraux faute de délai suffisant pour les examiner ?

Alors, madame la secrétaire d’État, qu’envisagez-vous maintenant pour faire face à ces situations désastreuses, à cet isolement forcé, faisant perdre aux personnes handicapées et à leurs accompagnants tout espoir et toute perspective d’intégration ?

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