Intervention de François Rochebloine

Réunion du 8 décembre 2016 à 14h15
Mission d'information sur les relations politiques et économiques entre la france et l'azerbaïdjan au regard des objectifs français de développement de la paix et de la démocratie au sud caucase

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaFrançois Rochebloine, président :

Mes chers collègues, je suis heureux d'accueillir en votre nom M. Denis Masseglia, président du Comité national olympique et sportif français (CNOSF).

Son audition va conclure une série commencée avec celle du secrétaire d'État chargé des sports, M. Thierry Braillard, et qui s'est poursuivie, cette semaine, avec les deux titulaires successifs du poste d'ambassadeur pour le sport, MM. Lévy et Vinogradoff.

Par ailleurs, je dois vous prier de bien vouloir excuser l'absence de notre rapporteur, Jean-Louis Destans, retenu par d'autres obligations.

Je rappelle, à l'intention de M. Masseglia, que notre mission a pour objet d'examiner les relations politiques et économiques entre la France et l'Azerbaïdjan au regard des objectifs français de développement de la paix et de la démocratie au Sud Caucase.

Le sport a toute sa place dans l'analyse de ces relations. En effet, comme Valérie Fourneyron et moi-même l'écrivions en juin dernier – preuve que l'on peut travailler en bonne intelligence tout en ayant des sensibilités politiques différentes – dans notre rapport sur la diplomatie sportive, pour lequel nous avons eu le plaisir de vous entendre, il est « un outil national de rayonnement international, de développement économique et un vecteur de croissance. » L'Azerbaïdjan l'a parfaitement compris, comme en témoignent les efforts qu'il a consentis pour l'organisation des Jeux européens qui se sont tenus à Bakou en juin 2015.

Nous nous posons de nombreuses questions sur l'organisation de ces Jeux. M. Thierry Braillard, auquel nous nous sommes tout d'abord adressés, nous a renvoyés pour l'essentiel aux informations que, nous a-t-il assuré, vous étiez le plus à même de nous donner.

Nous aimerions obtenir tout d'abord des précisions sur la procédure qui a conduit à la décision d'organiser à Bakou les Jeux européens. Cette question est d'autant plus importante que, d'après Thierry Braillard, il n'y aurait plus de candidat aujourd'hui pour de prochains Jeux européens, alors que la première édition a été parfaitement réussie sur le plan sportif.

Qui a pris l'initiative de créer cette compétition et quels motifs ont été invoqués ? Selon quelle procédure et à l'initiative de qui la ville de Bakou a-t-elle été désignée pour l'accueillir ? Des représentants français, éventuellement politiques ou parlementaires, sont-ils intervenus ? Quelle part a prise le CNOSF à la décision de tenir ces Jeux en Azerbaïdjan ?

Il serait intéressant, étant donné votre honnêteté reconnue par l'ensemble du mouvement sportif, de recueillir de votre part des informations sur le déroulement même de la compétition. Pour commencer, quelles ont été les modalités de financement de ces Jeux et quand la question a-t-elle été abordée, par qui et dans quelles conditions ? Quelle est votre évaluation de l'organisation ? A-t-elle fait l'objet de discussions, soit au sein du CNOSF, soit dans les instances olympiques européenne et internationale ?

Tout au long du déroulement des Jeux, les stades ont été remplis, ce dont je ne peux que me réjouir car, s'agissant d'une compétition sportive de cette envergure, et quel que soit le lieu, il est toujours souhaitable que le public soit le plus nombreux possible. Lors des Jeux olympiques de Rio, il avait été constaté que certaines disciplines rencontraient un moindre succès, ce qui n'a heureusement pas été le cas en Azerbaïdjan. Toutefois, le public de certains pays semble avoir été peu présent : à quel pourcentage estimeriez-vous la présence d'Azerbaïdjanais dans les tribunes du public ? Et quelle était, selon vous, la représentativité des ressortissants étrangers venus assister à ces premiers Jeux européens, dont je répète qu'ils ont été une réussite reconnue ?

Par ailleurs, il est venu à ma connaissance que ces Jeux ont vu pour la première fois le pays organisateur financer tel ou tel pays afin qu'il vienne participer à la compétition. Cela peut se justifier pour des pays aux ressources modestes, mais vous avez confirmé que le CNOSF et la délégation française avaient été invités et défrayés pour participer à ces Jeux européens. Ce précédent me paraît assez choquant. On m'a dit que la venue de toutes les délégations invitées avait été financée par l'Azerbaïdjan, ce que l'Arménie aurait refusé tout en participant à la compétition ; je vérifierai cette information, car d'autres m'ont dit le contraire. Quel que soit le pays organisateur, trouvez-vous cette pratique normale, s'agissant d'une manifestation qui constitue, en quelque sorte, de « mini-Jeux olympiques » ?

Je tiens enfin à rendre hommage au travail que vous accomplissez à la tête du CNOSF depuis bientôt huit ans, soit deux olympiades, ainsi qu'au soutien actif que vous apportez à la candidature de Paris pour l'organisation des Jeux olympiques de 2024, même si rien n'est gagné d'avance. Car, dans le sport comme ailleurs, les problèmes de dopage et de corruption sont considérables.

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