Intervention de Jean-Pierre Decool

Séance en hémicycle du 11 janvier 2017 à 15h00
Débat sur la fibromyalgie

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJean-Pierre Decool :

Madame la présidente, madame la secrétaire d’État, mes chers collègues, douleurs diffuses et chroniques, paresthésies des membres, perturbations psychiques, épuisement constant, les personnes atteintes de fibromyalgie évoquent de nombreux symptômes pour décrire le mal qui les ronge. Pourtant, les examens physiques, biologiques et radiologiques ne décèlent aucune anomalie, dans l’état actuel de nos connaissances. Malgré une apparente intégrité physique, les patients atteints de fibromyalgie souffrent réellement et décrivent un mal-être constant, qui impacte négativement leur vie personnelle et professionnelle. Beaucoup perdent en effet leur emploi et ne parviennent plus à se maintenir dans une vie sociale.

Le corps médical reste encore peu formé et informé sur la fibromyalgie, qui demeure difficile à diagnostiquer. Certains professionnels de santé la perçoivent comme une construction de l’esprit, une maladie psychosomatique. Le syndrome fibromyalgique pâtit d’un déficit évident de considération.

Les avancées que nous avons connues ces dernières années demeurent encore trop minimes à mon sens. Notre marge de progression est immense, notamment dans le cadre de la prise en charge de la fibromyalgie au titre d’affection de longue durée. En effet, comme l’a mis en évidence le rapport d’enquête parlementaire rendu le 12 octobre dernier, faute de doctrine précise élaborée par la Haute autorité de santé, « la prise en charge de la fibromyalgie au titre de l’ALD n’est pas satisfaisante car il existe de fortes présomptions d’un traitement différencié d’un point du territoire à l’autre ».

Il est anormal que la prise en charge du syndrome fibromyalgique diffère selon les départements. Dans un pays qui prône constamment l’égalité entre ses citoyens, cette situation ne peut perdurer. Y mettre fin est l’objet essentiel de la proposition de loi qu’Arnaud Viala et moi-même avons élaborée, et qui a déjà recueilli plus de quatre-vingts signatures.

Comment les autorités sanitaires peuvent-elles encore ignorer un syndrome touchant près de 2 millions de nos concitoyens ? Madame la secrétaire d’État, quelles mesures concrètes prendrez-vous d’ici la fin du quinquennat – vous en avez déjà évoqué certaines – afin d’améliorer et d’uniformiser, sur le territoire français, la prise en charge des patients atteints de fibromyalgie ?

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