Intervention de Élisabeth Guigou

Réunion du 11 janvier 2017 à 16h30
Commission des affaires étrangères

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaÉlisabeth Guigou, présidente de la commission des Affaires étrangères :

Je partage les propos de M. Savary. On dit : « L'Europe, l'Europe ! », mais l'Europe, c'est nous : si aucun véritable contrôle n'a été mis en place aux frontières extérieures de l'Union, c'est bien parce que les États membres ne l'ont pas voulu. Les propositions faites par le Gouvernement français suite à la vague de 2014 et qui sont actuellement adoptées par l'Union européenne auraient dû l'être depuis bien longtemps. Au demeurant, à chaque fois que des États membres en ont la volonté, les choses avancent. Il a fallu trois ans à l'époque pour que soit adopté le mandat d'arrêt européen dont j'avais pris l'initiative avec mon homologue allemande : cette initiative avait été accueillie par des cris d'orfraie, les professeurs de droit, notamment, redoutant que l'on ne mette ainsi fin au régime traditionnel d'extradition. Mais, grâce à ce dispositif, nous avons obtenu l'extradition de Salah Abdeslam en quatre ou cinq semaines, alors qu'il avait fallu dix ans pour obtenir du Royaume-Uni celle de Ramda, condamné par la suite pour sa participation aux attentats de 1995. Il faut dire où sont les responsabilités !

En tout état de cause, je vous félicite, monsieur le ministre, pour l'action que vous menez, dans la continuité de celle de Bernard Cazeneuve et du gouvernement de Manuel Valls.

J'en viens à ma question. Après avoir longtemps emprunté la route de la Méditerranée occidentale, via l'Espagne – je me souviens des descriptions affreuses, rapportées par nos collègues espagnols, de corps échoués sur leurs plages – les flux migratoires se sont déportés vers la Méditerranée orientale, via les Balkans. Aujourd'hui, c'est la Méditerranée centrale, via l'Italie, qui devient la route d'entrée principale. De fait, les Espagnols sont parvenus à fermer la route de la Méditerranée occidentale grâce à la conclusion d'accords de coopération avec le Maroc et le Sénégal, accords dont je ne connais pas le détail mais qui portent à la fois sur la sécurité, le développement et le renseignement. Pourriez-vous nous en dire un peu plus sur ce sujet ?

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