Intervention de Matthias Fekl

Séance en hémicycle du 17 janvier 2017 à 9h30
Questions orales sans débat — Situation de l'entreprise ford à blanquefort

Matthias Fekl, secrétaire d’état chargé du commerce extérieur, de la promotion du tourisme et des Français de l’étranger :

Madame la députée, je vous prie tout d’abord d’excuser M. le secrétaire d’État chargé de l’industrie qui, retenu par une réunion urgente à Bercy, m’a demandé de vous transmettre la réponse du Gouvernement. L’entreprise à propos de laquelle vous m’interrogez est magnifique ; elle est bien connue dans la région Aquitaine : avec Alain Rousset, président de la région, j’ai moi-même beaucoup travaillé sur ce dossier.

Vous l’avez rappelé : l’usine Ford Aquitaine Industries de Blanquefort, en Gironde, assemble un modèle de boîte automatique – la 6F35 – et un double embrayage – le DCT –, produit des carters et réalise des prestations de traitement thermique. Elle présente la particularité d’avoir été rachetée par Ford en 2011, après que cette entreprise a cédé le site à la société allemande HZ Holding en 2009. À l’époque, les pouvoirs publics s’étaient mobilisés en faveur de ce rachat, suite à la défaillance de HZ Holding, et avaient contribué financièrement aux investissements réalisés par Ford.

L’État avait notamment contribué, par deux primes d’aménagement du territoire, consenties en 2011 et en 2012, pour un montant total de près de 5,5 millions d’euros. Le montant total des financements publics s’élève à plus de 12,5 millions d’euros. Un comité de suivi avait été mis en place dès 2008, et s’est réuni depuis à plusieurs reprises, la dernière fois au mois de juillet 2016. Ce comité, présidé par le préfet de région, réunit les représentants des salariés, la direction de l’usine, Ford Europe et les élus.

Lors de la dernière réunion de ce comité, l’entreprise Ford a annoncé qu’un investissement visant à remplacer la boîte de vitesses 6F35 par un autre modèle de boîte automatique était à l’étude, en précisant que la décision serait prise au deuxième trimestre de l’année 2017. Ce calendrier a été confirmé à M. Sirugue la semaine dernière par la direction de Ford.

Les syndicats doutent, aujourd’hui, que l’entreprise prendra une décision favorable sur cet investissement. Ils s’inquiètent que les quatre éléments produits dans cette usine puissent cesser d’y être fabriqués d’ici l’année 2018, notamment en raison de l’installation de capacités de production dans d’autres entreprises. Ils en ont fait part par courrier à Ford Europe, au préfet de région ainsi qu’aux élus.

Le préfet convoquera le comité de suivi dans les toutes prochaines semaines, en demandant la présence de représentants de Ford Europe pour que cette réunion permette de faire le point avec les responsables. Soucieux bien sûr, comme tout le Gouvernement, de la sauvegarde de l’activité et de l’emploi, M. Sirugue prévoit de rencontrer personnellement les dirigeants de Ford Europe le 20 février, et soulignera alors le potentiel de l’usine et de ses salariés qui font un travail extraordinaire. Il insistera aussi sur les possibilités de diversification du site de Blanquefort, notamment s’agissant de la mobilité électrique, et sur le soutien que l’État pourrait apporter à de tels développements par le biais en particulier du programme d’investissements d’avenir et des différents dispositifs d’aides à la formation. Par conséquent, madame la députée, l’engagement de l’État et son plein soutien sont acquis pour sécuriser les emplois actuels sur le site Ford de Blanquefort. La mobilisation de Christophe Sirugue est totale.

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