Intervention de François Scellier

Réunion du 11 janvier 2017 à 19h00
Mission d'information sur les relations politiques et économiques entre la france et l'azerbaïdjan au regard des objectifs français de développement de la paix et de la démocratie au sud caucase

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaFrançois Scellier :

Je n'ai pas trouvé du meilleur goût les commentaires qu'a pu faire M. Richard sur notre collègue Jean-François Mancel. Je n'ai pas davantage goûté ce qui a été dit ensuite sur la présidence de la République.

Je me suis rendu deux fois en Azerbaïdjan. La première fois, en 2002, alors que je venais d'être élu député. J'étais dans les bagages du ministre délégué au commerce extérieur de l'époque, François Loos, non dans les bagages de l'État d'Azerbaïdjan. J'avais demandé à participer à ce déplacement, parce que j'étais vice-président du groupe d'amitié et que l'ambassadeur de France à Bakou, Chantal Poiret, se trouvait alors être ma cousine germaine, qui m'a tout de suite dit tout l'intérêt qu'elle voyait à ce que je fasse ma première visite en Azerbaïdjan de cette manière. J'y suis retourné il y a quelques semaines, à l'invitation de l'Association des amis de l'Azerbaïdjan. Le voyage s'est déroulé dans d'excellentes conditions, et j'ai pu mesurer l'évolution considérable de l'urbanisme, les efforts fournis en matière d'accueil des touristes, en matière culturelle. Nous n'avons été soumis à aucune contrainte particulière et nous avons pu rencontrer le président ainsi que la première dame – nous nous sommes entretenus exclusivement des relations économiques, culturelles, scolaires et universitaires entre nos deux pays. D'ailleurs, personne ne critique le fait que la compagnie pétrolière de l'État d'Azerbaïdjan finance une université que l'on peut qualifier de « francophile » et des écoles ; le Président de la République s'y est d'ailleurs rendu.

J'en ai donc assez entendu de M. Richard. Certes, l'Azerbaïdjan n'est pas un État qui défend la démocratie et les droits de l'Homme au même niveau que notre pays, mais je répéterai les propos de nombre de ceux qui s'y trouvent : l'Azerbaïdjan est en état de guerre et l'équilibre de la région du Caucase est extrêmement subtil. D'un point de vue géopolitique, un pays comme le nôtre a tout intérêt à développer les relations de tous ordres avec un pays de ce type de manière à le conforter. Vous parlez de dictature, monsieur Richard, je parlerai pour ma part de « pouvoir fort ». Certes, il n'y a pas d'opposition parlementaire, et nous voyons bien que ce n'est pas une démocratie à l'occidentale – nous ne sommes pas idiots ! –, mais nous n'avons pas intérêt à une déstabilisation du Caucase.

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