Intervention de Élisabeth Guigou

Réunion du 18 janvier 2017 à 9h30
Commission des affaires étrangères

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaÉlisabeth Guigou, présidente :

Merci beaucoup chers collègues, monsieur le président, monsieur le rapporteur. C'était un exposé tout à fait passionnant qui approfondit encore notre analyse en complétant celles des missions précédentes. Je voudrais juste faire deux remarques car vous savez à quel point je suis liée personnellement à ces pays – et pas seulement au Maroc où je suis née et où j'ai vécu jusqu'à l'âge de dix-huit ans. La première de ces remarques est la suivante : nous avons un lien avec ces pays, en particulier l'Algérie, la Tunisie ou le Maroc, lien qui est d'une part historique avec la proximité géographique et d'autre part surtout humain et culturel. Cela reste encore aujourd'hui un atout alors que ces pays redécouvrent dans leur enseignement l'usage du français qui a longtemps été minoré ou même mis à l'écart. C'est également un lien qu'il nous faut revivifier et je suis, comme vous, inquiète de la baisse – ou plutôt de l'insuffisance - des moyens face aux besoins qui sont exprimés en direction de nos instituts et de nos établissements d'enseignement – François Loncle a notamment fait plusieurs rapports là-dessus.

Nous devons absolument entraîner davantage les Européens et d'autres aussi dans cette entreprise. De ce point de vue, la conférence de Tunis a été un succès. Mais soyons par ailleurs attentifs au fait que nous devons entrainer les Européens non seulement vers le Maghreb mais en ayant bien présent à l'esprit que les pays en question sont de plus en plus – c'est surtout vrai du Maroc – un pont vers l'Afrique, et notamment l'Afrique subsaharienne. Cela serait donc pour la France et pour l'Europe un atout considérable, à condition que nous ayons la volonté de définir un nouveau partenariat qui tourne évidemment le dos à toute forme de néocolonialisme.

Enfin, je remercie le rapporteur d'avoir mentionné l'existence de la fondation Anna Lindh pour le dialogue entre les cultures que j'ai le privilège et l'honneur de présider depuis un an et demi. Elle a été créée dans le périmètre de l'Union pour la Méditerranée et regroupe près de 5000 ONG. Cette fondation est par ailleurs représentée dans chacun de ces pays par environ 250 ONG, qui vont dans les profondeurs des villes et des territoires ruraux afin de rassembler principalement des jeunes qui continuent de se tourner vers ces valeurs communes de l'humanité que nous partageons.

Il y a donc des fragilités mais nous avons nous aussi des points d'appui très importants que nous aurions intérêt à davantage faire connaître et valoriser.

Je passe tout de suite la parole à Guy-Michel Chauveau.

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