Intervention de Jacques Myard

Réunion du 18 janvier 2017 à 9h30
Commission des affaires étrangères

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJacques Myard :

Je crois que, s'il y a un point central à retenir de ce rapport, c'est la méconnaissance du Maghreb et nous devons donc en tirer toutes les conséquences. Il faut une prise de conscience du fait qu'il se passe certaines choses et que nous devons en faire véritablement la priorité des priorités. A cette fin, je crains qu'il ne manque quelque chose dans votre rapport, à savoir l'explosion démographique de tous ces pays qui s'en trouvent complètement déstabilisés. Je l'ai vu personnellement en Algérie dans les années 80. Les autorités ne prenaient absolument pas conscience du fait que cette explosion démographique allait entrainer des troubles. Je me souviendrai toujours que le PNUD était venu leur dire qu'il fallait être vigilant à ce sujet. Les autorités algériennes avaient écouté les représentants du PNUD puis les avaient reconduits à l'aéroport.

Deuxièmement, l'unité du Maghreb est un mythe. Il est donc nécessaire d'adopter une politique ciblée vis-à-vis de chacun de ces pays et de ne pas considérer le Maghreb comme un tout. Il faut donc faire du bilatéral. On ne peut pas s'adresser globalement à l'ensemble de cette région. Nous devons avoir une politique véritablement ciblée et propre à chaque cas en montrant qu'on est aussi amis avec les autres pays, cela va de soi.

Pour ce qui est de l'Algérie, Guy Teissier a employé une formule « je t'aime moi non plus » mais cela est totalement de notre faute car nous avons eu une attitude de mea culpa permanent vis-à-vis de l'Algérie. C'est la seule chose qu'il ne faut pas faire avec l'Algérie. S'ils prennent certaines mesures, c'est de leur responsabilité mais nous ne sommes pas d'accord et on va donc prendre des mesures en retour – ou des contre-mesures. De fait, à force d'être entrés dans une politique de repentance permanente vis-à-vis de ce pays, on en arrive à la situation de blocage d'aujourd'hui.

Je voudrais terminer par un point. Jean Glavany a dit tout à l'heure qu'il n'y avait plus de femmes dans les cafés en Algérie. Une source extrêmement fiable m'a rapporté cette anecdote : une journaliste couvrait une réunion politique dans une ville française des Yvelines, alors qu'elle terminait son papier dans la salle, le gardien vint la voir et lui dit « Madame, je vais fermer la salle ». La journaliste indiqua vouloir terminer son papier dans un café. Le gardien lui rétorqua que les femmes n'allaient pas au café dans cette ville. Telle est la réalité et je crois que, malheureusement, cette montée de l'islam va durer et nous devrons la traiter comme telle et n'avoir aucune faiblesse vis-à-vis de ce genre d'attitudes y compris chez nous.

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