Intervention de Jean-Claude Guibal

Réunion du 18 janvier 2017 à 9h30
Commission des affaires étrangères

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJean-Claude Guibal :

Merci à Guy Teissier et Jean Glavany car c'est tout à fait passionnant sur un sujet éminemment stratégique. Tout a été dit sur cette relation majeure à établir entre le Maghreb et la Méditerranée occidentale. Nous avons fait avec Philippe Baumel un rapport sur l'Afrique francophone. Nous avions notamment entendu et découvert que nous n'avions plus d'africanistes en France, ce qui révèle un vrai effondrement de l'intérêt porté à ce continent, à ses cultures et ceux qui y habitent, au niveau de l'université et de la recherche. Vous nous dites qu'il en est de même pour le Maghreb. On ne s'intéresse plus au Maghreb. On se replie sur soi, on se regarde le nombril et même nos voisins immédiats, avec qui on a eu des relations historiques, culturelles et affectives aussi nourries, on ne s'en occupe pas.

Il me semble, dans la suite de ce qui a été dit sur la dimension culturelle, que les relations entre l'Europe et la rive sud de la Méditerranée ne doivent pas passer principalement par l'économie ni par les infrastructures, le problème n'est pas là. Le problème est surtout culturel, le « je t'aime moi non plus » né de l'Histoire et des mauvaises consciences partagées de part et d'autres, de la préférence culturelle des Méditerranéens, qu'ils soient du Nord ou du Sud, pour la confrontation plutôt que pour le consensus. Ce n'est pas un hasard s'il n'y a pas d'union des pays du Maghreb, de la même manière qu'il n'y a pas d'association de défense d'intérêt commun entre l'Espagne l'Italie, la France et la Grèce. En Méditerranée, le consensus est un concept étranger, anglo-saxon. Il faut trouver d'autres biais pour régler les problèmes. C'est le multi-bilatéralisme. C'est une dimension culturelle pour laquelle il me semble que la France a un rôle éminent à jouer pour retisser des liens avec les pays du Maghreb et ne pas laisser l'Europe avec son rouleau compresseur rationalisateur essayer de régler ces problèmes .

Ma question était : quel est le bilan de l'Union pour la Méditerranée ? Y a-t-il encore quelque chose à tirer de cette idée qui me semblait pertinente et féconde. J'ai l'impression que tout ceci est dissous. Quelle trace reste-t-il de cette approche au Maghreb ?

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