Intervention de Huguette Bello

Séance en hémicycle du 31 janvier 2017 à 9h30
Questions orales sans débat — Gouvernance de l'agence française pour la biodiversité

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaHuguette Bello :

Monsieur le secrétaire d’État chargé des transports, de la mer et de la pêche, ma question porte sur l’Agence française pour la biodiversité, dont nous saluons tous la création au début de cette année.

Unique par sa richesse et remarquable pour sa diversité, le patrimoine biologique naturel des collectivités françaises d’outre-mer représente 80 % de la biodiversité de la France. Cette richesse et cette diversité sont présentes dans chaque territoire d’outre-mer, notamment dans ceux de l’océan Indien : à La Réunion, les pitons, cirques et remparts sont classés au patrimoine mondial de l’UNESCO ; à Mayotte, les lagons sont mondialement réputés ; mais aussi aux îles Éparses, qualifiées de « sanctuaires océaniques de la nature primitive » ; sans oublier, bien sûr, les Terres australes et antarctiques françaises, les TAAF, où se trouve la plus grande réserve naturelle nationale de France, caractérisée par un endémisme très prononcé.

Ces territoires sont classés parmi les hotspots de la biodiversité mondiale. Or force est de constater que ces écosystèmes uniques ne se retrouvent pas dans l’organisation de la nouvelle structure au service de la nature. En effet, ni La Réunion ni Mayotte n’accueillent l’une des multiples implantations de cette nouvelle agence. Alors que la Nouvelle-Calédonie, les Antilles et la Polynésie française seront dotées, à juste titre, de trois des six antennes maritimes, l’océan Indien n’en accueillera aucune. De même, le conseil scientifique, si l’on en croit l’arrêté du 4 janvier 2017, ne comprend aucun scientifique de cette région. Par ailleurs, aucun des quatre pôles de recherche, développement et innovation n’est basé outre-mer. L’océan Indien n’est représenté qu’au sein du conseil d’administration, par deux personnalités, dont la nomination a d’ailleurs été unanimement saluée.

Cette sous-représentation interroge, et inquiète aussi, surtout lorsqu’on considère le rôle primordial que ce nouvel opérateur est appelé à jouer pour la connaissance, la préservation et la valorisation de la biodiversité française. D’où la question que nous sommes nombreux à nous poser : une délibération prochaine permettra-t-elle de donner aux territoires de l’océan Indien la place qui semblait pourtant aller de soi au sein de cet opérateur ?

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