Intervention de Jacques Bompard

Séance en hémicycle du 1er février 2017 à 15h00
Modalités de dépôt de candidature aux élections — Discussion générale

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJacques Bompard :

Non, non !

Le drame de notre démocratie tient au mensonge orchestré avec arrogance devant le peuple, qui a parfaitement senti la dépossession de son pouvoir de désignation et de contrôle sur ses élus et sur ses institutions. ll tient aussi à cette folie contemporaine qui ne distingue plus la société de la nation, ni l’État du régime politique. La France est amalgamée à la Ve République, et le rassemblement des familles à l’existence nationale. Nous trouvons toujours l’État dans des textes de loi qui consistent en des intrusions dans des sphères qui ne lui appartiennent pas.

Dans une démocratie cohérente, aucun ministre n’oserait définir le mariage, parler de l’école comme d’un instrument d’émancipation ou diffuser des idéologies au coeur même de la vie des familles. Dans une démocratie cohérente, le fait qu’un Français sur deux reconnaisse que les partis politiques ne sont plus utiles à la représentation politique devrait poser question à tous. À l’inverse, le financement public des ces ogres parisiens a créé une représentation d’État où se disputent les formes sociales de domination, au plan local comme au plan national.

Dans certaines études d’opinion, 88 % des Français en viennent même à dire leur rejet des partis. À cette interrogation collective massive, quelle réponse est proposée ? Des alliances regrettables entre la presse et les agitateurs d’opinion pour ostraciser, insulter, mettre au ban. À cette interrogation collective, quelle perspective est donnée ? La continuation de l’épandage des conseillers de cabinet dans des entreprises semi-étatiques et l’instrumentalisation de l’Élysée au profit de la campagne d’un de ses anciens conseillers. À cette interrogation collective, quelles excuses sont procurées ? Aucune, sinon la perpétuation des discriminations contre la France périphérique et ceux qui refusent le zèle du politiquement correct.

Les Français espèrent donc être libérés du diktat des grands partis politiques, ce qui réglerait votre problème avec le Front national ; mais ce n’est certainement pas cette loi qui le leur permettra. En revanche, il est à espérer qu’ils soient un jour écoutés. Nous devons en venir à la suppression totale de tout scrutin de liste à la proportionnelle, à la fin de tout financement public, à l’égalité réelle des moyens médiatiques, à la réservation des subventions aux seuls médias non partisans, c’est-à-dire à un retour de notre système à la défense des libertés plutôt qu’à la promotion des copains.

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