Intervention de Bruno Foucher

Réunion du 25 janvier 2017 à 9h45
Commission des affaires étrangères

Bruno Foucher, président du conseil d'administration de l'Institut français :

Le gisement que constituent les financements européens ne nous a pas échappé. Nous avons créé une cellule spécifique pour suivre les appels d'offres et essayer de profiter des moyens mis à disposition par l'Union européenne. Ces appels d'offres ne portent pas seulement sur l'enseignement du français. Il y a moins de deux ans, nous avons gagné un appel d'offres pour un programme sur l'éducation au cinéma. Nous avons été désignés pays pilote pour ce programme baptisé « CinEd – European cinema education for Youth », financé pour la seconde année consécutive par la Commission, qui comprend une douzaine de pays et qui vise à former de nouveaux publics au cinéma.

Le réseau des instituts culturels nationaux de l'Union européenne (EUNIC) est un moyen de fédérer les actions européennes dans les pays dans lesquels les services culturels travaillent bien ensemble. J'espère que la stratégie en cours d'élaboration de Federica Mogherini, la Haute représentante pour les affaires étrangères et la politique de sécurité de l'Union européenne, qui place beaucoup d'espoir dans la culture, s'appuiera sur ce réseau qui a notre faveur et qui peut facilement tourner à notre avantage. Nous sommes forts dans tous les pays et nous sommes capables d'utiliser les moyens mis à disposition par l'Union pour favoriser des programmes de culture européenne dans lesquels le français occupe une place importante.

TV5 Monde et France 24 sont des partenaires permanents avec lesquels nous avons signé des conventions. Ils sont associés à toutes nos campagnes de promotion du français. L'entente entre les opérateurs est vraiment bonne. Je peux également citer Unifrance et d'autres opérateurs qui, tous, ont une bonne compréhension des enjeux de l'influence française à l'étranger et du rôle de la langue. Nous n'avons aucun mal à les associer à nos actions, ni à trouver auprès d'eux des relais constructifs.

La coopération avec l'Alliance française est bonne. L'Institut français siège au conseil d'administration de la Fondation Alliance française. Nous partageons les mêmes objectifs, avec un seul bémol : les alliances françaises sont principalement spécialisées dans l'enseignement du français. Or, elles se positionnent parfois en concurrence avec l'Institut français. C'est un peu dommage car nous ne sommes pas là pour nous disputer sur le terrain de la culture mais pour nous associer sur le terrain de l'efficacité de l'enseignement du français. C'est un message que nous répétons souvent. Le choix entre l'Alliance française – une construction légère – et l'Institut français – une construction en dur et durable – n'est pas neutre. Les objectifs sont les mêmes mais le poids est différent en termes de réalisation d'objectifs. Dans l'ensemble, les relations sont excellentes.

Les exemples de mutualisation sont rares. La collaboration se passe sans difficultés avec l'Allemagne à Ramallah. Nous étudions ce modèle, nous pourrions le reproduire, mais la réussite d'une association avec un pays étranger tient d'abord aux personnes. Nous verrons ce que nous pourrons retirer des expériences de cette nature qui vont sans doute se multiplier. Nous avons connu par le passé le schéma de l'ambassade franco-allemande qui a été tenté à plusieurs reprises avec des résultats très divers. Cela dépend beaucoup des personnes sur place.

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Inscription
ou
Connexion