Intervention de Éric Ciotti

Séance en hémicycle du 7 février 2017 à 15h00
Sécurité publique — Motion de renvoi en commission

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaÉric Ciotti :

Vous avez enfin entendu cette colère, monsieur le ministre, puisque vous nous présentez ce texte. Bien entendu, je ne peux qu’en saluer le contenu. Les dispositions qu’il contient vont dans le bon sens ; ce sont des dispositions utiles. Mais la position de notre groupe – et c’est dans cet état d’esprit que nous engageons la discussion –, c’est qu’il faut aller plus loin. Nous souhaitons profiter de ce dernier vecteur législatif pour apporter aux policiers, aux gendarmes, mais aussi aux policiers municipaux, à tous ceux qui participent de la chaîne de la sécurité – dont tous les maillons, depuis la justice jusqu’à la police, doivent être solidaires –, des moyens, une considération et une protection renforcés.

N’oublions pas les attaques dont les policiers de notre pays ont été l’objet. Cette tragique actualité inclut aussi ce qui s’est passé à Aulnay. Une enquête est nécessaire, qui permettra de faire toute la vérité et si des fautes ou des délits ont été commis, voire pire encore, de prononcer des condamnations – mais ne caricaturons pas l’action de la police, ne faisons pas de généralisations. La police républicaine fait son travail d’une façon exemplaire.

N’oublions pas les drames qu’ont vécus nos policiers : ceux qui protégeaient les journalistes de Charlie Hebdo et qui ont été victimes de leur devoir ; les agents de la préfecture de police de Paris qui sont intervenus en première ligne lors de l’attentat contre Charlie Hebdo ; la jeune policière municipale qui a été abattue ; la jeune femme agent administratif dans un commissariat et son mari officier de police assassinés à Magnanville, à leur domicile, devant leur enfant de trois ans. N’oublions pas ces policiers qui, à Viry-Châtillon, ont été victimes d’un guet-apens tendu par de vrais barbares, qui les ont empêchés de s’extraire de leur véhicule enflammé.

Les voilà, les images qui ont frappé les policiers, qui les ont, légitimement, traumatisés et qui ont provoqué leur colère. C’est sans doute pour cela que nous légiférons aujourd’hui. C’est pour cela, c’est pour eux, que nous devons adopter une attitude de responsabilité et répondre enfin à leurs attentes, sans ces hésitations qui, pendant trop longtemps, ont caractérisé votre position – disant cela, je ne vous vise pas personnellement, monsieur le ministre, je vise ceux qui vous ont précédé. Cela étant, vous présidiez alors un groupe qui n’a pas été guidé par la lucidité nécessaire, sinon il aurait voté en faveur des quatre propositions de loi que Guillaume Larrivé, Philippe Goujon et moi avons défendues et que vous reprenez aujourd’hui presque mot pour mot !

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