Intervention de Eric Elkouby

Séance en hémicycle du 7 février 2017 à 15h00
Sécurité publique — Discussion générale

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaEric Elkouby :

Il est néanmoins essentiel, pour éviter toute dérive, d’encadrer cette mesure, afin qu’elle soit appliquée dans le respect absolu des droits de l’Homme et conformément à la jurisprudence de la CEDH, dont le siège est à Strasbourg. Vous nous avez rassurés à ce sujet, monsieur le ministre de l’intérieur, mais il semble important de le présenter comme une nécessité impérative du texte.

Certes, pour cela, il y a lieu de s’interroger, au-delà du présent dispositif, sur les conséquences de la suppression de la police de proximité, qui remplissait des missions de prévention, d’écoute et de répression. Nos quartiers ont besoin d’une police plus proche des citoyens pour anticiper certaines réactions, notamment en lui donnant des moyens supplémentaires. On peut regretter la fermeture des bureaux d’îlotiers ou le manque de volonté dans l’ouverture d’antennes de police dans les quartiers sensibles.

À titre d’exemple, dans le faubourg de Koenigshoffen, à Strasbourg, au sein de ma circonscription, il n’y a qu’un seul bureau de police pour couvrir tout l’ouest de Strasbourg, à savoir Hautepierre, l’Elsau, la Montagne-Verte, Koenigshoffen, le Hohberg, les Poteries et Cronenbourg. C’est bien trop peu ! C’est pourquoi un quartier comme l’Elsau – 6 500 habitants –, qui accueille la maison d’arrêt de Strasbourg et qui concentre de nombreuses difficultés, mériterait l’ouverture réclamée et attendue d’une antenne de police nationale ou la réouverture de son bureau d’îlotiers, fermé par Nicolas Sarkozy, alors ministre de l’intérieur.

Toujours à Strasbourg, dans le secteur de l’Orangerie, où l’accueil des personnalités étrangères des institutions européennes mobilise les forces de l’ordre – et je me réjouis, bien entendu, de ce statut de capitale européenne –, il faudrait peut-être également renforcer leur rôle de prévention, indissociable de leur mission de service public. Nous devons unanimement rendre hommage à notre police. C’était le but de mon passage et de mon message au commissariat central de Strasbourg, en juillet dernier, après les attentats de Nice, où j’ai voulu témoigner une nouvelle fois mon soutien aux forces de l’ordre.

Chers collègues, la lutte contre le terrorisme, les incivilités et les atteintes aux biens et aux personnes est notre exigence. La police, guidée par notre triptyque républicain, sait et doit répondre au souhait des Français de vivre en paix. C’est dans cet esprit que je souhaite rappeler la devise présente sur l’un des bâtiments emblématiques de Strasbourg : « Plus fort que le glaive est mon esprit ». Cette devise sonne comme un hommage à l’Homme, un message de confiance en l’Homme et d’espérance en sa capacité d’agir.

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