Intervention de Véronique Besse

Séance en hémicycle du 7 février 2017 à 21h30
Sécurité publique — Article 1er

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaVéronique Besse :

Monsieur le président, monsieur le ministre de l’intérieur, monsieur le président de la commission des lois constitutionnelles, de la législation et de l’administration générale de la République, monsieur le rapporteur, mes chers collègues, l’attentat de vendredi dernier au Louvre, au cours duquel un militaire a fait l’objet d’une tentative d’assassinat, nous rappelle toute l’actualité des questions de sécurité publique, mais aussi la nécessité d’y apporter des réponses efficaces.

En effet, ceux qui assurent notre sécurité n’ont jamais été autant pris pour cible. Parce qu’ils nous défendent – nos concitoyens, notre pays et ce qu’il représente – militaires, gendarmes et policiers sont devenus des cibles privilégiées pour les terroristes islamiques et criminels en tout genre, d’abord parce qu’ils symbolisent la force de l’État qui détient le monopole de la force légitime, ensuite parce qu’ils sont présents dans des endroits à risques, des endroits symboliques comme les gares, les salles de spectacles, la tour Eiffel ou le Louvre que j’ai évoqué à l’instant.

Aujourd’hui, la peur doit changer de camp. Il est essentiel de donner aux forces de l’ordre la possibilité d’utiliser leurs armes dans des cas de légitime défense renforcée. C’est bien le coeur de ce texte. C’est aux criminels et aux terroristes d’avoir peur, et non l’inverse : celui qui est tenté de passer à l’acte doit savoir que toute tentative va se solder par un échec. C’est à ce prix que nous nous donnerons les moyens d’empêcher un certain nombre de tentatives.

Aujourd’hui, dans un contexte d’Europe passoire où nos frontières sont ouvertes aux quatre vents, où notre souveraineté est menacée, la France doit se faire respecter. Cela passe avant tout par ces mesures de bon sens. La France doit cesser de se faire marcher dessus. Le contexte dans lequel nous nous trouvons est exceptionnel : nous ne participons pas à une guerre classique, car l’ennemi est à couvert et n’est souvent visible qu’au dernier moment. Cette situation doit nous amener à prendre non pas des mesures idéologiques, mais des mesures concrètes, efficaces et légitimes. Il n’est pas normal qu’un membre des forces de l’ordre voie sa mission et sa vie menacées car il a peur d’utiliser son arme. Aujourd’hui, le quotidien des policiers est tellement judiciarisé et surmédiatisé que, même face à la mort, les forces de l’ordre ont parfois peur de se défendre et d’utiliser leurs armes.

Oui, ce projet de loi est nécessaire, mais insuffisant pour faire respecter la loi et la justice. Oui, ce texte est une nécessité, mais il ne sera efficace qu’accompagné d’une politique pénale digne de ce nom, avec une application stricte des peines…

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