Intervention de Laurent Degallaix

Réunion du 1er février 2017 à 9h30
Commission des affaires culturelles et de l'éducation

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaLaurent Degallaix :

Madame la maire, je ne m'étendrai pas sur l'honneur et la chance immenses que représenterait l'accueil des Jeux olympiques par la France en 2024, mes collègues ayant déjà très justement évoqué cette dimension. Sachez que le groupe de l'Union des démocrates et des indépendants (UDI) soutient avec force cette candidature.

Je tiens à préciser – et je suis certain que c'est le cas de chacun des parlementaires qui s'exprime ce matin – que mes interrogations se placent dans une démarche constructive. Ce sont sans doute des divisions internes qui nous ont coûté l'attribution des Jeux de 2012 mais ces Jeux olympiques-là, nous les voulons tous.

Le groupe UDI se montrera extrêmement vigilant quant au financement de ce très beau projet qui, s'il peut bien entendu énormément nous apporter, demande, et c'est logique, un véritable effort d'investissement.

Pouvez-vous nous donner d'ores et déjà une idée du coût global pour la ville de Paris des investissements directs et indirects ayant un rapport avec l'organisation des Jeux olympiques ? Je parle, bien sûr, des nécessaires chantiers de construction, d'aménagement et de réhabilitation, mais aussi de tous les dispositifs indirects que vous envisagez – opérations de communication, aménagements parallèles, etc.

L'accueil des Jeux se placerait dans un contexte économique difficile pour notre pays. Il faudra tâcher de ne pas plomber les dépenses de l'État et des collectivités territoriales pour minorer le risque de voir peser à terme ce poids sur nos concitoyens. C'est une belle aventure, enthousiasmante, fédératrice, nous sommes tous d'accord sur ce point. Prenons garde toutefois à nous en tenir à des projections réalisables et à diversifier au maximum les modes de financement. Ces derniers sont-ils encore à définir ? Pouvez-vous nous donner de plus amples informations à ce sujet, notamment pour ce qui concerne la part des financements privés ?

Le groupe UDI ne peut qu'être sensible à la dimension verte et écologique que vous voulez donner au Paris olympique. C'est plus que cohérent dans la France du Grenelle de l'environnement et de la COP21, et à l'heure où il faut parfois encore convaincre, au niveau international, de l'impératif que constitue la transition écologique. J'espère de tout coeur que les effets de cette politique permettront d'ici à 2024 un Paris plus sain et plus respirable. On ne peut pas imaginer un instant vivre pendant les épreuves des Jeux, en plein été, un épisode de pollution comme ceux que nous avons connus ces derniers mois, avec interdiction de pratiquer des activités sportives en plein air.

J'ajouterai que la transformation globale de Paris envisagée pour 2024 est ambitieuse et moderne. La dynamique de rénovation ou de « réinvention » de certains quartiers pourrait être à l'image de ce que Londres a pu faire de l'East London à l'occasion des Jeux olympiques de 2012. Les délais sont cependant à surveiller de très près : il serait dommage de se retrouver englués dans des chantiers longs et handicapants susceptibles d'effrayer le CIO alors même que l'une des grandes forces de la candidature parisienne est précisément la préexistence de la quasi-totalité des équipements.

La problématique des transports est un autre axe majeur des améliorations à apporter. Les dysfonctionnements récurrents qui perturbent le trafic RER, la rivalité entre taxis et Uber, l'engorgement du périphérique devront avoir reçu une solution durable pour que soit optimisé l'accueil des délégations, des journalistes et des supporters. Quelles sont les solutions envisagées par la mairie de Paris ?

Dans son rapport sur le tourisme d'affaires rendu en 2011, Gilles Pélisson dénonçait une « sous-capacité hôtelière chronique » à Paris. Quelle est la situation à présent ? Les capacités d'accueil des hôtels parisiens et franciliens seront-elles suffisantes ?

La conformité et l'optimalité des équipements sportifs nous intéressent évidemment et il serait très utile de nous donner aujourd'hui un état des lieux. Quelle part de ces équipements va demander des travaux de modernisation ou de mise aux normes ?

Les Jeux olympiques, ce sont surtout et avant tout les sportifs, des hommes et des femmes qui mettent leur passion au-delà de tous les obstacles et de toutes les difficultés. Or on sait ces difficultés nombreuses, tout particulièrement pour les sportifs amateurs que les Jeux mettent à l'honneur. Les sportifs de haut niveau sont souvent très seuls, très peu aidés. Ils mènent des doubles vies intenables et composent avec des parcours universitaires et professionnels choisis par défaut afin de réussir à tout concilier. La ville de Paris – et c'est une volonté tout à fait louable – insiste sur les classes à horaires aménagés pour sportifs d'excellence (CHASE), le temps du parcours scolaire ; mais, après le baccalauréat, quels accompagnements sont assurés à ces athlètes dont la réussite et les exploits nous honorent tous ?

Le contexte actuel nous oblige à mettre en place des dispositifs de sécurité extrêmement exigeants et resserrés. Nous ne pouvons qu'espérer que le climat sécuritaire sera meilleur en 2024. Les Jeux olympiques sont porteurs de nombreux espoirs, et pas uniquement sportifs. En intégrant les athlètes, qui sont et restent incontestablement nos meilleurs ambassadeurs, nous avons toutes les chances, de vraies chances, de vivre une olympiade à la française.

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Inscription
ou
Connexion