Intervention de Jean-Christophe Lagarde

Séance en hémicycle du 9 février 2017 à 9h30
Égalité réelle outre-mer — Texte de la commission mixte paritaire

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJean-Christophe Lagarde :

Il s’agit en effet d’un moment historique pour la Polynésie française, pour d’autres pays et pour la représentation nationale, et cela à deux titres.

Il y a eu dans cette affaire, bien évidemment, des intérêts d’État. Et souvent, au nom de l’intérêt de l’État, on néglige les populations et la reconnaissance qui leur est due. Ce que nous nous apprêtons à exprimer tous ensemble, c’est que, s’il existe un intérêt d’État, chaque personne humaine doit aussi être respectée par l’État et reconnue comme victime, en Polynésie française – à 20 000 kilomètres d’ici – comme ailleurs.

C’est aussi, plus petitement, un moment historique pour le Parlement. Comme vous l’avez vu au cours de sa maturation, madame le ministre, monsieur le rapporteur, ce projet de loi a été incrémenté dans la discussion et dans le dialogue. La CMP a notamment souhaité unanimement cette disposition, c’est assez rare, et la longue suspension de séance qui vient de se produire montre qu’il arrive – après quinze ans de Parlement ! – que le Gouvernement, que je salue, puisse trouver les voies d’un compromis intelligent et honorable, qui fait l’histoire.

Bien souvent, en effet, on impose des mesures aux parlementaires, ceux qui appartiennent à la majorité se sentant liés par la parole gouvernementale. Je remercie donc chacune et chacun d’entre eux d’avoir été sensible à l’intervention de Maina Sage ainsi qu’à la souffrance des Polynésiens et à leur besoin de reconnaissance, et d’avoir permis ce compromis. Comme l’a dit M. le président Chassaigne, cela n’arrive malheureusement pas souvent. Cela fera beaucoup de bien à la Polynésie française et à la République française que nous sachions non seulement voter ce texte, mais aussi avoir plus souvent de tels comportements.

Quel que soit en effet l’avenir politique de notre pays, cette commission garantira aux victimes que toutes seront respectées et leur cas examiné. Les recommandations ainsi formulées permettront à n’importe quel gouvernement de veiller à donner suite au moment historique que nous nous apprêtons à écrire.

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